Marseille : table ronde en préfecture pour sauver la SAD Presstalis

Le conflit opposant depuis près de deux mois les ex-salariés de la SAD Marseille à leur ancien patron Presstalis, pourrait bien arriver à sa fin. Une table ronde organisée en préfecture jeudi après-midi, avec les acteurs de la filière presse, apporte l'espoir d'une relance.

Cette journée était une étape importante depuis le début du conflit social entamé le 11 mai dernier par les ex-salariés de la SAD Marseille,  filiale de Presstalis, distributeur principal des journaux parisiens.
Entre-temps, la société Presstalis, liquidée le 1er juillet, a donné suite à une nouvelle société France Messagerie.

Une crise sans précédent pour les marchands de journaux


Licenciés par l'ex-Presstalis, les 134 employés de la SAD Marseille, étaient entrés en résistance en occupant les locaux de leur entreprise.
Dans le même temps, les journaux parisiens n'étaient plus livrés dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, et une partie du Var.
Entraînant une situation de crise, sans précédent chez les kiosquiers et les marchands de journaux.

Une proposition émanant d’anciens salariés de la SAD Marseille, portée par la CGT, les usagers et les éditeurs a été faite sous forme de Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC).

Cette proposition devait être au coeur des débats lors de la table ronde organisée jeudi en préfecture.

Un projet soutenu par les autorités


Avant d'entrer en réunion, Maxime Picard, le délégué CGT de la SAD Marseille, avait bon espoir. 

"Nous pensons que notre projet est viable. Il faut juste de la volonté et un engagement fort. Nous allons voir l'intention des uns et des autres. Il en va de l'intérêt de toute la filière", a-t-il dit.

Le projet de la CGT a reçu le soutien cette semaine de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, et des ministères de la culture et et des finances. De cette table ronde, il n'est finalement sorti aucune décision. Mais le délégué CGT était optimiste en rejoignant devant la préfecture ses collègues de la SAD qui l'attendaient.

Cette réunion a permis de mettre au grand jour la situation", précise Maxime Picard. "L’ensemble des acteurs institutionnels et de la filière sont au courant de la situation. On a encore un désaccord sur le périmètre de l’entreprise, mais ça va avancer, on est confiants".

Le périmètre de diffusion de l'ancienne SAD Marseille allait jusqu'à Fréjus, en englobant Avignon et Toulon. Mais les messageries ne veulent maintenir que Marseille et Toulon.

"Si on n’englobe pas ce périmètre, au moins Fréjus, on n’aura pas le nombre d’emplois nécessaires pour travailler demain", explique le délégué CGT.

Un calendrier de réunions

84 des ex-salariés de la SAD Marseille souhaitent poursuivre leur activité dans la presse. Pour la CGT, il est urgent à présent de reprendre le travail au plus vite, pour les ex-salariés mais aussi pour l'ensemble de la filière, notamment pour les distributeurs de presse et les petits éditeurs aujourd'hui en grande difficulté économique.

"Cela fait deux mois qu’on dit que nous sommes disponibles pour créer, participer à cette régie. On attend qu’on nous donne la charge de travail pour le faire".

Point jugé positif par Maxime Picard : un calendrier de réunions a été établi pour travailler au périmètre de diffusion de la future entreprise.

"Il y a des blocages importants qui existent toujours. Mais je pense que l’analyse de la situation dans son ensemble, va permettre de les dépasser", juge Maxime Picard.

Un enjeu démocratique


Derrière les enjeux sociaux et économiques se jouent aussi celui,  démocratique, de la liberté de la presse.

Les collectivités locales et territoriales se montrent motivées à éviter un enlisement du conflit social.

En France, la filière presse représente près de 100.000 emplois représentants plusieurs secteurs professionnels : diffuseurs (marchands de journaux et kiosquiers), dépositaires, transporteurs, éditeurs, messagers et imprimeurs.
 
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