Marseille : 134 emplois supprimés chez la SAD, la CGT porte un projet de continuité de l'activité

La société d'agences et de diffusion (SAD) de Marseille, filiale du groupe Presstalis, a été liquidée sans poursuite d'activités vendredi. 134 emplois sont supprimés. La CGT de la SAD a rencontré des représentants de la DRAC à Aix-en-Provence pour évoquer un projet de continuité de l'activité.

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Les ex-salariés de la SAD de Marseille continue de se mobiliser, "bien décidés à ne rien lâcher et à multiplier les actions pour poursuivre leur activité". 

Ce mercredi 20 mai, ils ont accompagné les représentants CGT de leur société dans un rendez-vous important avec la directrice adjointe de la Direction des affaires culturelles à Aix-en-Provence. 

La CGT porte un projet alternatif au démantèlement de Presstalis, les anciens salariés refusent la liquidation de leur entreprise.

"Nous avons été bien reçu, écouté et la directrice adjointe va remonter nos demandes à la préfecture et aux ministères", indique Maxime Picard, délégué CGT de la SAD.

Dans leur projet, la CGT veut impliquer "tout le monde" du kiosque, aux transporteurs, bien évidemment les éditeurs et l'Etat pour "une distribution plus efficace".

"Nous voulons impliquer les régions, départements, métropoles et tous les acteurs liés à la distribution de la presse. Il y a un aspect démocratique mais il faut également éviter la désertification de certaines zones, où le point presse permet à l'unique activité commerçante de survivre", explique Maxime Picard.

Aujourd'hui certains titres comme Libération, l'Humanité ou La Croix sont en difficulté, la presse nationale n'est plus distribué. Comme solution, la CGT voudrait que la SAD soit confié à un groupe public.

"Il faut une continuité d'activité. Nous placer sous l'égide de La Poste, ça serait une bonne idée. L'Etat doit bien entendu jouer son rôle de financeur et les éditeurs s'entendre", déclare Maxime Picard.

Occupation du site en cours

Le dépôt de la société d'agences et de diffusion de Marseille est toujours bloqué par ses désormais ex-salariés.

Ils sont "choqués, en colère et dans l'incompréhension", nous avait indiqué dimanche Nicolas Guglielmacci, délégué syndical du SGLCE-CGT de la SAD de Marseille, par la décision rendue vendredi par le tribunal de commerce de Paris. 

La société d'agences et de diffusion, qui distribue la presse nationale, régionale et magazine en région, a été liquidée sans poursuite d'activités, contrairement à sa maison-mère Presstalis, placé en redressement judiciaire. 

Cette annonce a eu l'effet d'une bombe alors que les syndicats pensaient "détenir un accord pour conserver la moitié des effectifs, au moins à Marseille. La restructuration était prévue, mais pas ça".

En proie à de graves difficultés économiques et financières, le groupe Presstalis a régularisé le 20 avril, une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce de Paris. Une audience s’est tenue le 12 mai.

Après des semaines de discussions, les quotidiens et les magazines n’ont pas réussi à s’accorder sur une reprise commune de Presstalis

134 emplois supprimés à Marseille

Malgré des restructurations et l’appui des pouvoirs publics, le groupe Presstalis va de crise en crise, dans un contexte de marché de la presse écrite difficile.

"La crise sanitaire sans précédent du Covid-19 et ses conséquences sur le secteur de la presse ont contribué à accélérer très significativement la dégradation des équilibres financiers du groupe", indique dans un communiqué les représentants de Presstalis.

Cette nouvelle crise a entraîné la liquidation de la SAD. Cette société appartient à Presstalis, ex-Nouvelles messageries de la presse parisienne, depuis 1981.

En France, sur ses antennes de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nancy, Nantes, Le Mans et Marseille, la SAD employait 512 personnes. Cette liquidation supprime tous ces emplois, dont 134 dans la cité phocéenne.

La société du 15e arrondissement faisait également travailler 30 intérimaires et 50 chauffeurs.

"Notre maison-mère a d'importantes dettes. Notre liquidation s'est décidée à Matignon en plus haut-lieu. La solution était politique pas économique, car nous ne sommes pas rentables, mais d'intérêt général", explique Nicolas Guglielmacci.

Plus aucun journaux nationaux distribués

En grève depuis la sortie du confinement lundi 11 mai, plus de 4.000 titres, de presse nationale, régionale et des magazines, ne sont distribués à Marseille, Toulon, Fréjus et Avignon. Tout le département des Bouches-du-Rhône est impacté. 

Par contre, les journaux qui ont leur propre réseau de distribution ne sont pas concernés, comme La Provence. Leur quotidien est bien distribué dans la région.

Le lendemain, jour de l'audience au tribunal, les salariés ont démarré le blocage du dépôt, comprenant l'entrepôt où sont stockés les journaux.

"Nous avons été liquidés du jour au lendemain comme des malpropres. Ils nous proposent l'AGS (Assurance de Garantie des Salaires, ndlr) mais on n'en restera pas là, les Marseillais nous sommes bien organisés", rapporte Nicolas Guglielmacci.

Plus d'emploi juste après le confinement

Cette décision intervient quelques jours après la sortie du confinement. La SAD a pourtant continué son activité durant les 55 jours où le pays était paralysé par la crise sanitaire.

"Le pire, c'est qu'on n'a jamais rien lâché, même pendant le confinement. Nous n'étions pas en première ligne face au Covid-19, mais quand même. Et derrière c'est le coup de massue", déclare Nicolas Guglielmacci.

Pourtant, Presstalis a déployé "des efforts très importants durant plusieurs semaines pour définir un schéma de poursuite de l’activité du groupe et son financement associé". 

"Plusieurs solutions ont été avancées avec la volonté de mettre en place une nouvelle organisation en adéquation avec les besoins de l’ensemble des éditeurs et de la filière, tout en préservant le plus grand nombre d’emplois possibles. Aucune d’entre elles n’a recueilli le soutien unanime des actionnaires de Presstalis", détaille la société dans son communiqué.

Des actions à venir

Dans le cadre de la procédure, deux administrateurs judiciaires doivent désormais assister la société Presstalis dans la finalisation d’un schéma de reprise.

Il a pour objectif de garantir une continuité de la distribution, au bénéfice de l’ensemble des acteurs de la filière de distribution de la presse quotidienne et magazine.

Du côté de Marseille, les ex-salariés ne comptent pas "accepter leur sort avec la seule Assurance de garantie des salaires". Pour Nicolas Guglielmacci, "c'est l’Etat qui n'a pas pris ses responsabilités pour sauver le système de distribution de la presse".

Les ex-salariés promettent "des actions coups de poing dans les semaines à venir", pour "éventuellement un retournement de la situation"
 
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