A Marseille au service ORL de l'hôpital de la Conception, on tente de redonner l'odorat aux malades du Covid long avec la rééducation olfactive. Une étude de l’AP-HM montre le lien entre les symptômes de cette pathologie et d'autres parties du cerveau. 

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Depuis décembre dernier, tous les vendredis à l'hôpital de la Conception à Marseille, un service propose un " parcours-patient". 

Ce parcours consiste en plusieurs analyses et tests pour ces personnes qui ont une perte d'odorat persistante, plusieurs mois après avoir été infectés par le Covid. 

Un parcours en plusieurs étapes

"Poire, prune, pêche ou ananas?", demande l'infirmière en tendant à Alexandre des stylos parfumés. 

Ce patient fait partie des malades du Covid-19 de la première vague et un an après son infection, il ne sent plus certaines odeurs. 

"Je sens moins les odeurs d'ambiance. C'est-à-dire, dans la rue les odeurs désagréables par exemple comme les déjections canines. J'ai des odeurs modifiées aussi, certains produits du quotidien ne sentent plus la même odeur, comme le vin rouge, c'est une odeur indescriptible, c'est bizarre", explique Alexandre Macquart.

Ces exercices permettent d'évaluer l'odorat de ce patient, c'est ce qu'on appelle le test d'olfactométrie. C'est l'une des premières étapes de l'expérience thérapeutique, menée dans ce service.

"On a réfléchi à un parcours unique qui permette au patient de bénéficier de toutes les explorations les plus modernes pour comprendre quel est leur trouble de l'odorat. A quoi est dû leur trouble? Car en médecine, si l'on comprend à quoi est dû le trouble on peut apporter la meilleure réponse possible", détaille le Professeur Justin Michel, chef de service ORL à l'hôpital de la Conception.

Un premier bilan

Après ses tests, le patient est reçu en consultation par un médecin. C'est la deuxième étape du parcours. Il dresse un bilan de ses examens. 

"Vous avez fait ce test d'olfactométrie, dont les résultats donnent un score assez élevé. Donc vous avez très peu de troubles. Vous êtes classé comme normosmique, comme si vous n'aviez pas de troubles. Alors oui, vous avez des troubles mais vous vous situez dans la fourchette très très basse. Cela veut dire que vous avez déjà eu une bonne récupération de cet odorat au cours des mois qui sont passés", explique le docteur Thomas Radulesco, ORL et chirurgien cervico-facial à l'hôpital de la Conception.

Dernière étape : l'orthophonie

Alexandre est ensuite guidé vers un dernier spécialiste dans son "parcours-patient".

"Qu'est-ce que cela vous évoque l'odeur de la noix de coco?" demande Emmanuelle Albert, orthophoniste.

Derrière cette question qui peut paraître anodine, l'orthophoniste tente de faire surgir des souvenirs à chaque "flairage". C'est la dernière étape, la rééducation olfactive.

Pour retrouver son odorat,  Alexandre Macquart va devoir sentir différents parfums, cinq minutes par jour pendant trois mois. Mais il fait partie des cas les moins graves. 

"Beaucoup de patients vont décrire des distorsions, ce n'est pas qu'ils sentent rien, ce n'est pas la bonne odeur qu'ils sentent. Un peu comme si ce n'était pas le bon tiroir qui avait été ouvert. Ce n'est pas la bonne odeur associée à ce qu'ils sont en train de sentir. Et nous ce que l'on cherche à faire, c'est justement recréer ce chemin. Pour que le patient puisse rouvrir le tiroir de la bonne odeur dans sa mémoire au bon moment", explique Emmanuelle Albert , orthophoniste à l'hôpital de la Conception.

Une étude clinique

En parallèle de ce parcours clinique, c'est aussi une étude qui est menée.

"Tous les résultats que l'on va obtenir, on les collige pour pouvoir montrer que la réeducation de l'odorat a un intérêt, que l'aide d'une orthophoniste, ça a un intérêt. Tout cela va nous servir de base pour mieux connaître cette pathologie", précise le professeur Justin Michel, chef de service ORL à l'hôpital de la Conception.

Plus le patient est pris en charge tôt, plus il a des chances de retrouver son odorat. Les premiers bilans de ce parcours seront tirés dans trois mois.

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