Au sein de son service au sein de l’hôpital européen de Marseille, Igor Seghboyan tente de réapprendre aux victimes du coronavirus à marcher et respirer normalement. Un parcours aussi long que douloureux pour ces patients.
"Tu reprends un système qui repart à 0 et tu lui redonnes toute l'autonomie qu'il avait avant d'attraper la Covid-19." Quand Igor Seghboyan parle des patients qui passent entre ses mains au service de rééducation post réanimation de l’hôpital européen de Marseille, ses mots font froid dans le dos. Ce masseur kinésithérapeute est confronté au quotidien à des personnes qui ont connu des formes graves du coronavirus nécessitant un passage prolongé en réanimation.
Igor Seghboyan tente de réapprendre aux victimes du coronavirus à marcher et respirer normalement.
"Quand ces patients en sortent, ils sont dans un état physique très détérioré, pointe-t-il. À ce moment-là, la prise en charge de la kinésithérapie peut commencer. Tu reprends un système qui repart à 0 et tu lui redonnes toute l'autonomie qu'il avait avant d'attraper la Covid-19."
"Il y a la résignation, tu te dis que tu ne guériras pas"
Un processus long marqué de petits progrès arrachés au prix d’un grand effort pour les patients. "Avant de pouvoir marcher comme vous et moi dans la rue, ces gens vont devoir marcher entre des barres parallèles, ils vont devoir se mettre debout, puis marcher avec un déambulateur, détaille-t-il derrière son masque. Ils vont devoir marcher au bras d'un soignant. Au début, ils vont pouvoir faire un mètre, un pas, puis 10 mètres... Tout ça, ça avance, mais c'est très long.">> INFOGRAPHIES. Covid 19 : nombre de morts, incidence, places en réanimation... Suivez l'évolution de l'épidémie en Paca
Une rééducation tout autant physique que psychologique. "Il y a la résignation, tu te dis que tu ne guériras pas, que de toute façon, tu n'y arrives plus, c'est trop dur pour toi. Ensuite, il y a des moments très délicats, avec beaucoup de pleurs, beaucoup d'incompréhension, estime le soignant. T'en a marre en fait. Il faut imaginer que les patients qui sortent vivant de la Covid-19 de réanimation sont traumatisés par ce qu'ils ont vécu."