Environ 200 personnes ont manifesté ce samedi 29 avril à Marseille. Elles protestent contre le projet de loi immigration, portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et l’opération Wuambushu à Mayotte.
Ils étaient environ 200 devant la Porte d’Aix ce samedi 29 avril à Marseille. Des associations comoriennes, des syndicats (CGT, FSU), des associatifs Al Manba, 5-Novembre et anti-CRA Marseille, la Cimade Marseille, la Ligue des droits de l’homme Marseille ainsi que les députés LFI Hendrik Davi et Sébastien Delogu protestestaient contre le projet de loi asile et immigration et contre les expulsions en cours actuellement en cours à Mayotte, dans le cadre de l’opération Wuambushu.
"Ce qui est illégal à Mayotte, ce sont les français qui ne sont pas comoriens, estime Mohamed Mansoibou, l’un des manifestants. Tous les autres qu’ils soient français comoriens ou comoriens tout court, à Mayotte ils sont chez eux. » Il prône pour un « un plan de réconciliation, de réparation, de fraternité de concorde."
«C’est un peu un laboratoire ce qu’il se passe à Mayotte, estime un autre manifestant, Saïd Moussa. On applique le pire pour pouvoir tout mettre en forme sur le territoire français. »
Les manifestants demandent l’arrêt de l’opération Wuambushu et craignent que cette politique migratoire ne se développe à l’échelle de tout le territoire français, notamment avec des "expulsions de personnes immigrées sans aucune procédure de relogement."
"La loi asile et immigration assimile la délinquance au fait d’être étranger, déplore Anouck Brunet, étudiante et membre de Marseille contre la loi Darmanin. C’est un vrai saut qualitatif dans le discours médiatique, qui va amener à de plus en plus de stigmatisation et de violence auprès des personnes étrangères et exilées à Marseille et en France."
Le gouvernement des Comores a refusé le retour sur son territoire de ses ressortissants expulsés de Mayotte. Ils ont été renvoyés dans un centre de rétention mahorais, en attendant que la situation se débloque.
La Première ministre Elisabeth Borne a renvoyé "à l'automne" l'examen du projet de loi immigration. Le 26 avril, elle a estimé, lors de la présentation de la feuille de route du gouvernement pour les "100 jours d’apaisement" voulus par Emmanuel Macron que "ce n'[était] pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays".