Sans grande surprise, au palmarès des villes européennes qui tendent vers une mobilité zéro carbone, Marseille termine dans le bas du classement. La cité phocéenne tombe à la 26e place européenne. Ce qui fait d’elle la ville la plus polluée de France.

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La Clean Cities Campaign est une coalition européenne de plus de 60 organisations faisant campagne pour une mobilité urbaine zéro émission d'ici 2030.

Elle se base sur plusieurs critères : sécurité des cyclistes et des piétons, l’espace réservé aux cyclistes et aux piétons (trottoirs et pistes cyclables), l’accessibilité des transports en communs (densité stations de trams et métros), critère sur la qualité de l’air.

Et un dernier sur les politiques générales pour accélérer la transition vers le "zéro émission", avec aucune ambition concernant la sortie des moteurs thermiques.  

Dans son étude, l’analyse compare 36 grandes villes européennes, dont quatre sont françaises : Paris, Marseille, Lyon et Strasbourg. Marseille est la 26ème ville européenne la plus polluée, et la première de France.

Dernière de la classe

Les résultats marseillais ne sont pas très concluants, avec un score de 46.60 %, ce qui lui vaut un D. Les notes sont faibles, notamment en ce qui concerne les espaces réservés aux cyclistes et piétons. En effet, seulement 2 % de ses rues ont des pistes cyclables.

Mais aussi et surtout parce que la ville n’a aucun plan ambitieux pour améliorer la qualité de l’air. Rien d’étonnant quand on voit que cette même qualité de l’air récolte un 3/10 et l'accès aux transports en communs un 3.2/10.

"Parmi les 36 villes, Marseille fait partie des plus polluées au dioxyde d’azote, tout en sachant que c’est un polluant principalement émit par le trafic routier ", précise  explique Pierre Dornier, coordonnateur de l’étude pour la France.

De 2017 à 2019, la concentration moyenne en NO2 était de 47μg/m3, soit près de cinq fois au-dessus de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé. Pour cette raison Marseille se place en 31ème position du classement, pour ce critère en particulier.

"Si la cité phocéenne se situe aussi bas dans le classement, c’est bel et bien parce qu’il y a trop de pollution au NO2, entre autre parce qu’il y a trop de voitures et de camions."

Des voitures et pas d’ambition

Le trafic routier est responsable de 45 % de la pollution NO2.

"On pense que les zones de faible émission (ZFE) en règle générale sont un excellent outils pour lutter contre la pollution de l’air au NO2. Le problème qu’on a avec Marseille c’est que le plan qui a été annoncé en début de l’année, dans sa configuration actuel, n’est vraiment pas ambitieux."

La zone proposée actuellement ne fait pas plus de 19.5 km2  sur les 240 km2 du territoire de la ville, et il n’y a pas encore de date effective de sortie du diesel. "Alors que Marseille fait partie des villes les plus polluées de France, mais aussi d’Europe ", ajoute Pierre Dornier.

Le périmètre est délimité par le Prado, Rabatau, le Jarret, Plombières et intégrant Euromed. La ZFE doit entrer en vigueur en septembre 2022. Le projet est porté conjointement par la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille.

"Si on prend l’exemple de Strasbourg et Montpellier, elles ont annoncé une sortie du diesel complète, sur un territoire beaucoup plus grand, d’ici 2028." 

Mais il ne faut pas oublier qu’une partie de cette pollution vient aussi du transport maritime. Selon l’Atmo Paca le transport maritime représente 30 % de la pollution NO2, mettant ainsi en cause les ferries et les paquebots.

"Le message qu’on a à faire passer à Marseille, c’est vraiment de proposer une ZFE plus ambitieuse et vraiment se mettre au travail pour créer des pistes cyclables."

Toujours plus d’embouteillage

La cité phocéenne est aussi sur le podium en termes de bouchons. Après Paris, elle occupe la deuxième place de la ville la plus embouteillée de France.

En 2021, une augmentation des niveaux de congestion a été constatée à Marseille. En effet, selon un indicateur annuel réalisé par Tomtom, le temps de trajet moyen a augmenté de 3 minutes par jour.

Le niveau de congestion s’élève à 35 %. Ce qui signifie que les temps de trajet moyen étaient plus longs de 35 %. En moyenne, les marseillais perdent 80 heures par an coincés dans les bouchons.

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