Des trafiquants de drogue de la cité de la Solidarité dans le 15ème arrondissement de Marseille ont distribué début mars une offre d’emploi concernant leur "droguerie". Des documents de promotion de leur point de vente étaient également remis à leurs clients.
Ma petite entreprise ne connaît pas la crise... Et l'offre d’emploi, révélée par La Provence, était pour le moins stupéfiante. Des trafiquants de drogue de la cité de la Solidarité dans le 15ème arrondissement de Marseille distribuaient ainsi un appel à candidature concernant leur "droguerie".
L'offre d'emploi proposait un poste de "vendeur à temps plein en charge de l’accueil des clients et de la bonne vente" de la "droguerie Capsule Corp". Horaires d'ouverture ou qualité des produits, rien ne manquait pour promouvoir des "spécialités fraîchement arrivées d’Espagne, du Maroc, de Bolivie et de Hollande".
De mémoire d'enquêteurs à la Direction centrale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (DDSP 13), on n’avait jamais vu ça. Même si en matière de stupéfiants, les trafiquants font preuve de plus en plus d'audace pour trouver de nouvelles méthodes de marketing.
En charge de "réaliser des contrôles visuels permanents"
L'affaire démarre le 28 février, lorsqu'une équipe de la DDSP 13 ramasse des flyers dans la cité de la Solidarité, dans le 15ème arrondissement de Marseille.L’offre détaille les missions à réaliser dans le cadre de cet emploi : "Vous serez notamment en charge de réaliser des contrôles visuels permanents en tout temps, d’appliquer et suivre des consignes du gérant," explique le document.
Sur un autre prospectus, les trafiquants de drogue indiquent même l’adresse du commerce, dans un bâtiment de la cité marseillaise.
La brigade spécialisée de terrain des 15ème et 16ème arrondissements et des éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC) identifient alors "rapidement" un "charbonneur" (vendeur, ndlr) dans la cité de la Solidarité, explique-t-on de source policière.
Cannabis, cocaïne et extasy saisis
Le 6 mars, dans un appartement du 3ème étage, les policiers interpellent le vendeur présumé âgé de 23 ans et une "nourrice" âgée de 28 ans, précise-t-on de même source.Au domicile de la jeune femme et dans un sac jeté par la fenêtre, 1,8 kg de cannabis, 10 gr de cocaïne, 5 gr d’ectasy et 1.500 euros sont saisis. De nombreux flyers et des talkies-walkies "servant à communiquer lors de surveillance" sont également retrouvés par les policiers.
Un point d'arrêt à ce recrutement de "commercial". Depuis les deux arrestations, aucune "offre d'emploi" n’est désormais distribuée dans la cité de la Solidarité.