Des experts français et italiens travaillent depuis 2017 sur le lien entre qualité de l'air et changement climatique, ainsi que l'impact sur la santé et l'économie. Réunis à Marseille le 5 avril, ces chercheurs ont fait le point sur l'avancée de leur projet CLIMAERA 2017-2020.
Plus deux ou trois degrés, moins 15 à 20 jours de "froid", moins 30 mm de précipitations..., le climat va changer sur la période 2036-2065 en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ce constat a été dressé vendredi à Marseille par des chercheurs français et italiens, réunis dans le cadre du projet CLIMAERA.
Les chiffres estimés, selon le scénario le moins favorable c'est-à-dire aucune action en faveur du climat, sont alarmants, selon Veronica Villani, chercheuse italienne au Centre euro-méditerranéen sur le changement climatique.
Cette étude européenne est concentrée sur les régions françaises Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes et italiennes Ligurie, Piémont et vallée d’Aoste. Ce projet, d'un budget de deux millions d'euros, est porté en Paca par Atmo Sud.
Quel lien entre changement climatique et qualité de l'air? Les scientifiques de la zone Alcotra se reunissent aujourd'hui à Marseille autour du projet europeen Climaera. Ouverture de cette journée par Jean-Charles Lardic, Directeur de la Prospective, Ville de @marseille pic.twitter.com/2MHLOcsk40
— AtmoSud (@AtmoSud) 4 avril 2019
Impact sur la santé et l'économie
Des experts français et italiens en chimie atmosphérique, en climat et des économistes travaillent depuis 2017 sur le lien entre qualité de l'air et changement climatique ainsi que son impact sur la santé et l'économie."Quand le vent est faible sur une période et les précipitations rares, alors l'air est difficilement lessivé. Et comme les périodes de canicule sont de plus en plus longues avec, par exemple, quatorze jours de pics d'ozone à Marseille l'an dernier, alors le climat a un réel impact sur la qualité de l'air", indique Alexandre Armengaud, ingénieur d'études, pilote du projet CLIMAERA pour Atmo Sud.
Ces scientifiques ont identifié des secteurs d'activités (bâtiments, production agricole...) où des stratégies plus efficaces doivent être mises en place pour réduire les émissions de gaz polluants.
"Nous avons identifié 3 à 4 secteurs à appliquer à toutes les régions. Le trafic routier ou le chauffage sont des domaines où l'impact serait fort sans gros investissement", Alexandre Armangaud.
Des investissements sur la réduction de la pollution
Les experts français ont également mis en évidence des bénéfices sur d'autres domaines (santé, économie) grâce à des investissements sur la réduction de la pollution.
"Plus l'investissement pour réduire les sources de pollution est important, plus les niveaux de particules dans l'air baissent. Donc, au final, moins de gens sont malades et le coût sanitaire baisse", précise Alain Clappier, professeur à l'université de Strasbourg, au laboratoire image, ville et environnement.Le projet CLIMAERA se termine l'an prochain. En juin 2020, les chercheurs français et italiens rendront leur conclusion définitive à Nice.