"Moi je pensais que le handicap, c'était réservé aux autres", Aurélie Brihmat, victime de la route

Amputée d'une jambe à 17 ans à la suite d'un accident de scooter, Aurélie Brihmat force l'admiration par son courage et sa détermination. La jeune femme, qui a réalisé à cheval un tour de France des centres de rééducation, a fait de la sécurité routière le combat de sa vie.

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Aurélie Brihmat ne se départit jamais de son sourire. Sa joie de vivre est un exemple pour tous ceux qui se retrouve un jour handicapé à la suite d'un accident. Pourtant il y a 17 ans, sa vie a basculé à cause d'un chauffard. Elle a perdu son pied droit. Elle avait 17 ans.

La convalescence a été longue. Mais Aurélie n'est pas du genre à baisser les bras. A force de détermination et de courage, elle a repris le cours de sa vie. Avec une prothèse.

"Il faut se réapproprier ce nouveau corps, c'est ça qui est compliqué", explique la jeune femme. "C'est un corps qu'on ne connaît pas et l'entourage aussi est perturbé. C'est une nouvelle vie en fait, mais c'est possible. Ça va être différent, mais on peut le faire avec du courage". 

Et du courage Aurélie en a à revendre. C'est pourquoi elle a créé son association Handidream. "On intervient dans les écoles pour passer ce message auprès des jeunes, leur dire "attention, moi je pensais que le handicap c'était réservé aux autres. Et puis, en quelques secondes on passe de l'autre côté. On se retrouve en situation de handicap".

Aurélie voulait faire plus. Montrer à tous qu'on peut aller au bout de ses rêves. En juillet 2019, elle est partie à cheval pour un tour de France des centres de rééducation, à la rencontre des personnes qui ont subi le même traumatisme qu'elle, et qui ont du mal à surmonter leur handicap. 

Qui va vouloir de moi dans cet état?

"Le but c'était de leur dire, voilà on se retrouve en situation de handicap mais la vie n'est pas finie. On a perdu quelque chose, mais il faut regarder tout ce qui nous reste et pas tout ce qu'on ne peut plus faire en fait. J'essaie de véhiculer un message d'espoir, pour leur dire : "on n'est pas foutus, on peut faire plein de belles choses. Mon rêve, c'était ça. Regardez, si je l'ai fait, vous pouvez le faire aussi". 

Sa force, Aurélie la tire de ses proches. "Tout le monde n'a pas cette chance, pourtant c'est essentiel. Quand tout s'effondre, quand on ne reconnaît plus son corps, si en plus de ça on n'est pas entouré, c'est compliqué. On perd tous les repères."

Souvent, c'est pour les amis que c'est le plus dur de faire face. "Moi j'ai perdu tout mon entourage. Même ceux qui nous appréciaient, ils s'en vont. Et là, on se dit qui m'approchera avec ce nouveau corps? Qui va vouloir de moi dans cet état?"

Aurélie a accepté sa prothèse. Sur la page Facebook où elle rend compte de son périple à travers la France, elle se met régulièrement en scène avec beaucoup d'humour avec Spy, son fidèle Border Collie.
 
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