L'ancien défenseur de l'OM revient sur sa carrière et sa vie personnelle lors d'un long entretien qu'il a accordé à "C'est pas le jour..." le magazine de la nuit diffusé samedi sur France 3 France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"J'ai beaucoup bossé pour faire ce que j'ai fait et puis surtout rester au contact tout le temps de la réalité de la vie." Eric Di Meco est bien connu pour son franc-parler. L'ancien défenseur de l'OM livre, en tant que chroniqueur radio sur RMC Sport, régulièrement des analyses aussi musclées et tranchantes que les tacles qu'il faisait sur les terrains de foot quand il portait le maillot de l'Olympique de Marseille. Mais cette forte tête cache aussi une personnalité plus contrastée qu'il dévoile au cours d'une déambulation nocturne dans sa ville de cœur lors de "C'est pas le jour...", le mag de la nuit de France 3 France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Du drame qui a marqué son enfance, à son expérience politique en passant par sa passion pour la musique ou... la pâtisserie, Eric Di Meco se livre comme rarement.
Sur la mort de sa mère
Eric Di Meco est né à Avignon et a grandi à Robion, un tout petit village du Vaucluse. Mais il reste pour tous l'éternel "minot" de Marseille, car avec l'OM, il compte cinq titres de champion de France, une Coupe de France, 23 sélections en équipe de France, mais surtout une Ligue des champions en 1993.
Une grande carrière qui cache une blessure de jeunesse : la mort de sa mère à 9 ans. "C'est terrible pour un enfant, c'est terrible à tout âge, mais peut-être encore plus quand on est en phase de construction, confie-t-il. J'y ai beaucoup pensé quand j'ai eu des enfants. Je me suis demandé comment j'aurais vécu, comment j'aurais grandi d'abord et comment j'aurais vécu mon adolescence, comment j'aurais vécu mon métier et comment j'aurais vécu la paternité si ma maman était restée en vie."
Une absence qui a pesé sur sa construction en tant qu'homme et en tant que père et de grand-père. "Mon père était dur et je n'ai pas eu le côté câlin d'une maman. Voilà, mais c'est vrai que je le sais en plus, des fois, je m'en veux", glisse-t-il aujourd'hui à l'âge de 60 ans.
"C'est dur de dire : 'Je t'aime' à ses enfants. C'est cette éducation-là, cette mentalité-là, et peut-être qu'avec une maman, ça aurait été plus facile."
Eric Di Mecoà France 3 Paca
"Des fois, surtout quand j'ai eu mon premier enfant, mon Thomas, je pense, je ne savais pas comment faire. Et c'est pour ça que si, par exemple, un jour, un de mes enfants a un manque, il ne faut pas hésiter à aller consulter, à aller parler parce que ça m'aurait peut-être fait du bien."
Sur son passage en politique
Après sa carrière de footballeur, Eric Di Meco n'a pas hésité à se lancer sur un autre terrain, celui de la politique. Il a ainsi été d'abord conseiller municipal puis adjoint au maire de Marseille Jean-Claude Gaudin en charge des sports de 2000 à 2007. Une expérience qui lui laisse un souvenir mitigé.
"Moi, j'ai été habitué toute ma vie à avoir des partenaires qui avaient le même maillot que moi et qui avaient le même but que moi, lance-t-il. Et je me suis rendu compte en politique assez rapidement, que des fois, ce n'était pas l'adversaire, qui était le plus dangereux, c'étaient souvent les mecs qui avaient le même maillot que toi, qui te plantaient les coups de couteau dans le dos."
De quoi refroidir l'ancien défenseur qui estime qu'il n'est "pas fait comme ça". En revanche, il assure être satisfait par le travail qu'il a accompli au cours de ses deux mandats.
Sur sa passion pour la musique
Eric Di Meco ne gratte plus des ballons dans les stades de foot mais il continue de gratter la guitare, la basse pour être précis, car il cultive une grande passion pour la musique. Il est ainsi aujourd'hui bassiste d'un groupe qui s'appelle Osiris, une référence évidemment très directe à Oasis.
"J'avais envie de monter sur scène rapidement et d'avoir cette adrénaline que j'avais perdue en arrêtant ma carrière."
Eric Di Mecoà France 3 Paca
Une passion qui s'est développée un peu à cause de Bixente Lizarazu... qui a fini par devenir titulaire à sa place au poste d'arrière gauche en équipe de France. "Je l'ai mal vécu sur le coup, car je pars à l'Euro 1996 en position de titulaire, raconte-t-il. Je venais de me mettre à la basse, enfin de me remettre à la basse parce que j'avais déjà essayé. Et je pars donc en Angleterre et au stage de début de compétition avec ma basse. Je fais le premier match titulaire et après Bixente me prend la place, et je n'ai plus jamais joué. Donc j'ai pu progresser un petit peu plus vite côté musique."
Sur son goût pour la pâtisserie
Si comme sur le terrain, Eric Di Meco se démultiplie dans la vie pour assurer ses nombreuses activités, il cultive un espace de patience et sérénité qui a étonné au début ses proches : la pâtisserie. "J'ai des potes qui se moquent de moi à cause de ça", rigole-t-il.
"Ils me disent : 'Tu étais la terreur des terrains de Ligue 1 à l'époque, mais là, tu fais des choux'."
Eric Di Mecoà France 3 Paca
Une façon de canaliser une suractivité combinée à une vraie passion. "Au départ, je suis gourmand, je suis fan de Baba au Rhum", précise-t-il, avant de confier que cette passion pourrait se transformer en autre chose. "Ça me travaille encore. Je me suis dit : 'Pourquoi d'une passion, on ne pourrait pas en faire pas un business, ou une activité ?', détaille Eric Di Meco. A terme, je risque de retourner m'installer dans le Luberon. Cela pourrait concrètement se traduire par une petite boutique."
Sur son rapport au foot
Beaucoup d'activités d'Eric Di Meco sont encore liées au milieu du foot mais l'ancien minot de l'OM n'aurait aucun mal à tout laisser tomber du jour au lendemain. "C'est la réalité, le jour où mon métier de consultant à la radio, qui est un métier passion, avec des potes, des amis, sera une corvée, j'arrêterai, tranche-t-il. J'ai eu une grande chance dans ma vie, c'est que mon métier a toujours été ma passion et ça n'a jamais été une contrainte d'aller travailler."
Et il ne faut pas attendre de nostalgie de son côté concernant son ancienne vie de joueur de foot. La preuve ? Malgré son grand palmarès, il n'y a pas de coupes, de maillots de joueurs, ou de médailles chez lui, rien.
"Je suis même un peu gêné parce que des fois, j'ai des potes qui me disent : 'Tu me montres un peu un maillot de l'époque de l'équipe de France ou autre ?' Et dans ces cas-là, je suis obligé d'appeler ma grande fille qui a les trois ou quatre maillots auxquels je tenais."
Eric Di Mecoà France 3 Paca
"J'ai mon premier maillot de l'équipe de France, le maillot de van Basten de la finale face au Milan AC et celui de l'Italie de Paolo Maldini quand j'avais joué avec l'équipe de France, parce que mon père voulait ces maillots-là et voilà comment ce sont les seuls qu'il me reste", assure-t-il.