A cinq mois du premier tour des élections municipales, le député insoumis de Marseille Jean-Luc Mélenchon a offert ses services aux représentants de la gauche marseillaise et des écologistes pour parvenir à une union aux municipales.
C'est ce qui s'appelle ratisser large. Dans un message envoyé sans distinguo à tous les représentants de la gauche à Marseille, collectifs, associations et partis, le chef de file de La France Insoumise "propose (....) une réunion d'échanges (avec) aucun autre enjeu que l'espoir de bien faire", écrit-il dans un mail d'invitation, dévoilé par le site Marsactu.
"Je me propose aujourd'hui d'aider à notre succès commun. J'en prends l'initiative parce que n'étant candidat à rien je peux donc, sans a priori, vous être utile à tous", écrit encore l'élu, qui convie les destinataires jeudi soir au local marseillais de la France insoumise.N'étant candidat à rien je peux donc, sans a priori, vous être utile à tous
Le message a été envoyé à "toutes les forces du Printemps marseillais", projet de liste qui réunit notamment des partis de gauche dont le PS, LFI et le PCF, aux représentants du "pacte démocratique", collectif de militants et de citoyens, ainsi qu'à EELV, qui s'est lancée sans attendre une union de la gauche, a-t-on précisé du côté de LFI.
Des destinataires qui jusqu'à présent, et malgré moult réunions, ne sont pas parvenues à s'unir. Jusqu'à entretenir même des dissensions qui pourraient les amener à partir en ordre définitivement dispersé pour les élections municipales des 15 et 22 mars 2020.
L'ancien candidat à la mairie Patrick Mennucci a ainsi exclu tout "accord avec M. Mélenchon (qui) nous plombe" plaidant pour "une liste centrale au premier tour constituée du PS avec (la maire d'arrondissement ex-PS) Samia Ghali", du PCF et si possible des écologistes.
Pour les représentants d'EELV, c'est non
Si le Pacte démocratique a décidé de se rendre à l'invitation de Jean-Luc Mélenchon, les représentants d'EELV à Marseille ont décliné mercredi l'invitation du député LFI Jean-Luc Mélenchon, déplorant un "processus sans fin de négociations boutiquières"."Nous avons très vite décelé dans la démarche de liste dite +unique+ qui a débouché sur le Printemps marseillais l'écueil de la +soupe de logos+ qui ne répond pas à l'état d'urgence qui frappe notre ville", indique Sébastien Barles. tête de liste EELV pour les municipales de mars 2020.
Après 25 ans de mandat du maire LR Jean-Claude Gaudin, dans une ville marquée par la mort de huit personnes dans des effondrements d'immeubles insalubres et un rapport au vitriol de la chambre régionale des comptes, la droite a aussi du chemin à parcourir pour faire oublier les errances de la municipalité.
A droite et au centre, le paysage électoral est également flou dans la deuxième ville de France. Le sénateur RN Stéphane Ravier est candidat, tout comme deux élus LR, Martine Vassal et Bruno Gilles, que leur parti tentera de départager cette semaine.
LREM n'est pas encore parvenu à décider d'une stratégie.