A l'issue d'un procès hors-norme de cinq semaines au printemps 2022, le dentiste de 71 ans avait été condamné à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Marseille.
Détenu dans une prison de la région depuis sa condamnation pour escroquerie à cinq ans de prison le 8 septembre 2022, Jean-Claude Guedj, 71 ans a été remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, selon une information de BFM Marseille.
Le dentiste retraité attendra donc libre d'être rejugé du 25 mai au 30 juin 2023, avec son fils Lionel, 42 ans, principal accusé qui a lui écopé de huit ans de prison.
Dans le cadre de son contrôle, Jean-Claude Guedj n'est pas autorisé à quitter son département de résidence et il a interdiction d'exercer. Il doit par ailleurs aller pointer une fois par semaine au commissariat.
3 900 dents saines dévitalisées
Jugés pour "escroquerie" et "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", les Guedj père et fils, qualifiés de "bouchers" par leurs victimes, ont fait appel de leur condamnation par la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille. La justice leur reproche de s'être enrichis au détriment de la santé de plus de 300 patients, tout en escroquant la sécurité sociale et des mutuelles.
Entre 2006 et 2012, dans leur cabinet installé dans les quartiers nord de Marseille, les deux dentistes auraient effectué des soins inutiles sur des patients, allant jusqu'à les mutiler. Lionel Guedj aurait dévitalisé 3.900 dents saines sur 327 patients, sans aucune justification thérapeutique dans le but de s'enrichir.
2,9 millions d'euros d'honoraires
Selon la Sécurité sociale, le praticien a posé 28 fois plus de couronnes que la moyenne des dentistes français et facturait des honoraires 14 fois supérieur à la moyenne départementale. En 2010, il est ainsi devenu le chirurgien-dentiste le mieux rémunéré de l'hexagone, gagnant jusqu'à 2,9 millions d'euros avec les honoraires.
Le procès hors-norme s'était tenu du 28 février au 5 avril 2022 dans la caserne du Muy pour pouvoir accueillir toutes les parties civiles. La condamnation des dentistes père et fils avait été accueillie par les applaudissements de la part de la centaine de plaignants présents dans la salle pour le délibéré le 8 septembre.