Ce mercredi matin, le journal La Marseillaise a demandé au tribunal de commerce un délai de 6 mois supplémentaires pour se redresser. Il bénéficie de l'aide d'un nouvel actionnaire. Le journal, créé pendant la Résistance, est en difficulté et le suspense est long pour les salariés.
Le quotidien régional La Marseillaise, a été fondé clandestinement pendant la Résistance, en 1943. Il est proche du parti communiste. Il a annoncé ce mercredi devant le tribunal de commerce de Marseille avoir reçu 300.000 € d'un nouvel actionnaire et demandé à bénéficier de six mois supplémentaires pour se redresser.
La décision de prolongation exceptionnelle de la période d'observation du titre, en redressement judiciaire depuis un an, a été mise en délibéré au 22 novembre, ont annoncé ses dirigeants, soulignant que le parquet avait abondé en leur sens. Le journal a traversé de graves difficultés et une première période de redressement judiciaire il y a trois ans.
Tout le monde a besoin de la Marseillaise, pour le pluralisme et la démocratie,
a déclaré à la sortie de l'audience son président, Alain Hayot.
Le journal emploie 87 salariés. L'arrivée du nouvel actionnaire, le groupe Media, spécialisé dans la communication des entreprises et des collectivités, n'est pas une prise de contrôle mais offre "une bouffée d'oxygène" budgétaire au titre, a expliqué l'avocat du journal, Michel Moatti. Un "conseiller éditorial", André Ciccodicola, qui occupe déjà ce poste pour le journal municipal de la mairie communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis) et a contribué à relancer l'Humanité Dimanche, a également été recruté en "soutien de la rédaction" pour "optimiser le journal", a-t-il ajouté. Représentant SNJ des salariés, Jean-Marie Dinh a appelé la direction à "continuer de travailler sur le financement du journal", qui a déjà réduit ses effectifs et doit "conserver son sens politique, ancré à gauche".