La saison 2 du concours de rap "Nouvelle école" diffusée exclusivement sur Netflix est lancée aujourd'hui. Deux candidats sont originaires d'Aix-en-Provence et de Pertuis.
La compétition de rap Nouvelle école revient sur Netflix pour une saison 2 sortie aujourd'hui. Inspirée de l'émission américaine Rhythm + Flow, la version française propose la même formule : des artistes hip-hop représentent des villes et jugent des rappeurs jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Niska pour Paris, Shay pour Bruxelle et SCH pour Marseille, recherchent les nouvelles pépites du rap français. Qui succédera à Fresh, vainqueur de la première saison ?
Il faudra attendre la finale pour le savoir. Mais ce qu'on sait déjà, c'est l'identité des deux rappeurs originaires des Bouches-du-Rhône. Ils s'appellent Arka et Nali. Et ils ont un point commun : leurs inspirations américaines (Gunna, Young Thug, Lil Baby, 6ixt9ine etc.).
Arka : le rap à l'américaine
Arka, 24 ans, grandit entre Aix-en-Provence et Marseille, dans une famille d'artistes, avec une mère actrice qui l'a toujours suivi dans sa passion : le rap. Depuis trois ans, il vit de sa musique mais aussi de ses investissements dans la cryptomonnaie. Il commence à rapper à l'âge de 12 ans et arrête l'école l'année suivante. "Dans mon quartier les grands faisaient du rap et ça m'a donné envie de faire pareil. Alors j'écrivais dans mon coin et puis je me suis retrouvé dans des studios. La première fois j'avais 12 ans", se souvient le rappeur, qui prépare désormais ses musiques dans son home studio ou ceux de ses amis, avant de finaliser ses projets dans des studios professionnels.
Depuis, son univers a changé. Les textes sur le quotidien d'un adolescent sont devenus un flow, des rythmes et une ambiance largement inspirés des Etats-Unis.
"J'écoute très peu de rap français et énormément de rap US. J'essaie de transmettre cette inspiration dans mes morceaux, dans mon style vestimentaire, avec mes coupes de cheveux, dans mes clips, mon flow et mes mélodies."
Arka, rappeurà France 3 Provence-Alpes
Des "coupes de cheveux" à la 6ixt9ine justement, un rappeur américain haut en couleur. Peut-être en partie responsable de son succès lors du casting de la saison 2 de Nouvelle école. "J'avais postulé trop tard pour la saison 1, confie le rappeur. Je n'étais pas vraiment préparé pour la saison 2 non plus mais c'est une opportunité de fou, c'est une fois dans sa vie !"
Plus de divertissement moins de texte
"Je ne suis pas le rappeur qui travaille ses textes à 100 %", reconnaît Arka. "J'essaie de passer un message à ma façon mais je ne vais pas passer quatre heures pour écrire un texte. Je fictionne ce que je vois, ce que je vis. Toujours en m'inspirant des Etats-Unis. Si tu traduis les paroles des rappeurs américains c'est souvent n'importe quoi. Il y a des rappeurs en France qui misent tout sur les paroles, moi je mise sur l'entertainement, et sur ma dégaine", assure l'artiste.
Pour lui, le principal, c'est d'être regardé, d'être reconnu grâce à son image et d'offrir un monde et une ambiance à son public.
Plusieurs featurings avec d'autres rappeurs sont prévus "prochainement". Le temps pour les spectacteurs de découvrir ou de redécouvrir Arka, sur Netflix.
Nali : artiste indépendant
Lui est originaire de Pertuis, dans le Vaucluse. Nali a 27 ans le 17 mai : le jour de la sortie de la saison 2 de Nouvelle école, enregistrée au mois de septembre. Un joli cadeau d'anniversaire pour celui qui s'est investi dans le milieu du rap en 2019.
"J'ai reconnecté avec deux amis d'enfance qui faisaient de la musique de leur côté : Nask808 et Donpao. On s'est retrouvés et on a travaillé musicalement à créer", se souvient Nali, attaché à son autonomie. "J'ai rapidement voulu être indépendant", ajoute celui qui passe parfois de compositeur à beatmaker. Il fait partie de la génération des rappeurs qui, à l'image de Jul, se débrouillent, dans des home studios.
"Quand on est autodidacte, Jul donne envie de faire de la musique et de croire en ses rêves. Il donne envie de se lancer, dans sa chambre et avec son micro : de faire comme lui, d'être indépendant."
Nali, rappeurà France 3 Provence-Alpes
Entourés de quelques amis, Nali sort trois EP ces trois dernières années : Spectre (volumes 1, 2 et 3). Il qualifie son univers de sombre "avec des instrus assez puissantes."
De Pertuis à Netflix
"Mes textes sont l'expression de la confiance que j'ai en moi", assure Nali. Une musique "ego trip". C'est peut-être en partie grâce à cette confiance, que le jeune artiste a été repéré par Nouvelle école. Il a eu la chance de réussir les castings et de vivre "une expérience très enrichissante autant humaine qu'artistique" précise-t-il. Et d'ajouter : "Recevoir des conseils de SCH c'est précieux parce que je l'admire depuis ses débuts".
"Vivre un tournage de cette ampleur c'est exceptionnel pour moi qui suis de Pertuis, en indépendant. Je vis à 50 % de ma musique et à 50 % de mon entreprise d'électricien. C'est avec ces fonds que j'investis dans ma musique."
Nali, rappeurà France 3 Provence-Alpes
Un rêve pour celui qui était déjà connecté à la musique dans le ventre de sa mère. "Elle allait dans des studios d'enregistrement quand elle était enceinte de moi. Elle enregistrait des voix off et des contes. Elle racontait des histoires et m'a beaucoup inspiré", rapporte Nali.
Nali a perdu son père récemment. Une épreuve qui a inspiré son projet Sirus, qui sortira le 9 juin. "J'ai traversé ça de manière lumineuse en quelque sorte, ça m'a reconnecté à beaucoup de choses en tant qu'homme", raconte le rappeur. "C'est un projet identitaire, il me définit en tant qu'artiste et va permettre aux gens de découvrir qui est Nali", conclut-il.
Pour savoir jusqu'où sont allés ces deux rappeurs marseillais dans la compétition, rendez-vous sur Netflix.