Le Parc national des Calanques veut éradiquer les plantes exotiques envahissantes sur l’île de Jarre

Depuis le début de l'année, le Parc national des Calanques tente d'éradiquer les plantes exotiques envahissantes comme le Figuier de Barbarie qui menace la flore locale. une fois ramassées les plantes sont envoyées à la fondation Luma à Arles, des projets de valorisations de déchets sont en cours. 

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La prolifération des espèces exotiques envahissantes est la 3e cause de perte de la biodiversité mondiale.

Des plantes introduites par l'homme

Sur l'île de Jarre, dans l'archipel de Riou, c'est le Figuier de Barbarie qui est l'un des principaux responsables. La plante originaire du Mexique a été introduite sur le littoral par l'homme et a depuis colonisé le territoire au détriment d'autres espèces locales. 

Depuis le début de l'année, le Parc national des Calanques a entrepris d'arracher ces espèces invasives.

Un arrachage minutieux à flan de falaise

Une entreprise spécialisée a été missionnée pour cet arrachage à flan de falaise. Un travail minutieux pour les équipes qui descendent en cordée à flan de falaise et doivent savoir épargner les espèces protégées.

"Juste sous le point de descente on avait un très beau pied de Thymelaea hirsute, et on a passé notre temps à l'éviter", explique Vincent Rivière entreprise Agir Ecologique qui intervient avec la compagnie des forestiers. Notre plus-value c'est d'être experts en biodiversité et en capacité d'intervenir sur des chantiers de génie écologique et de restauration écologique." 

Tous les endroits présentant des espèces exotiques envahissantes ont été idéntifiés, souligne Sandrine Halbedel de l'agence régionale pour l'environnement et la biodiversité.
Identifier toutes les espèces envahissantes
"Sur le parc, on a les griffes de sorcière, le Figuier de Barabarie, la luzerne arborescente et l'Agave, on les identifie et on voit quelle méthode employée pour les arracher."

L'arrachage en falaise est une première sur notre territoire. 

"C'est un chantier qui est lourd, il a fallu assurer des conditions de travail sécuritaires". 

L'objectif à terme est de redonner toute sa place aux espèces locales. " En enlevant ces pieds de Figuiers de barabarie, on a trouvé de l'Astragale qu'on croyait disparue", se réjouit Sandrine Halbedel.

Identifier toutes les espèces envahissantes

Les végétaux arrachés sont stockés en bas de l'île où ils vont sécher. Mais il faut éviter la repousse.

"La plupart des graines vont mourir au soleil mais certaines vont survivre, précise Laureen Keller chargée de mission Life au Parc National des Calanque, c'est pour ça qu'on refait des petits chantiers d'arrachage pendant à peu près 10 ans. Au bout de 10 ans, on a vraiment éradiqué la population complète."
"Sur les îles, on espère une éradication complète des plantes exotiques envahissantes, on est sur des espaces confinés, donc on sait qu'on peut contrôler les sources de recolonisation", ajoute-elle.  "Et sur le continent où il y a une concurrence entre les espèces exotiques et les plantes locales, c'est de pouvoir les contrôler et laisser la flore s'exprimer."

Une prochaine opération d'arrachage est prévue sur l'île du Frioul. 

Transformation des dechets végetaux

Depuis septembre 2018, la fondation Luma à arles, a pour but de produire, soutenir et financer des projets artistiques en lien avec l'environnement.

Une équipe de designers salariés et en résidence planche sur la valorisation des plantes arrachées dans les calanques et en camargue. 

Une fois arrachées et séchées, les plantes sont transportées dans les ateliers de la fondation.

Axelle Gisserot, designer textile et Samy Rio designer industriel travaillent ensemble à Luma pour imaginer des objets de demain comme du mobilier et des tissus issus de ces plantes invasives.

Pour cela, ils ont travaillé avec des botanistes locaux qui ont répertorié les différentes plantes exotiques que l'on retrouve dans notre région. Un herbier recense les propriétés de chaque espèce.

Une fois reconnues, les propriétés des plantes vont aider les chercheurs a trouver quelle utilisation sera optimale. 

En ce moment, les deux designers travaillent sur la Renouée du Japon.

Cette plante aux propriétés similaires au bambou, offre une souplesse et une solidité intéerssante pour la fabrication de meubles par exemple avec les tiges.

Les feuilles vont servir à la teinture végetale et naturelle de tissus.
 
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