Paris dit non aux trottinettes électriques : qu'en pense Marseille ?

Dimanche 2 avril 2023, les Parisiens ont voté l'interdiction des trottinettes électriques en libre-service. Marseille prendra-t-elle la même décision ? Bien que des discussions soient en cours, la Ville ne compte pas pour autant arrêter ce service de transports urbains.

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Les Parisiens ont voté, ce dimanche 2 avril, l'opposition de l'accès en libre-service des trottinettes électriques, avec près de 90 % de vote contre, lors d'une consultation citoyenne inédite. 

Plus aucun engin de déplacement personnel motorisés (EDPM) ne sera disponible en libre-service à partir du 31 août prochain dans la capitale, date de fin de contrat des trois opérateurs privés : Lime, Dott et Tier.

Paris deviendra, ainsi, la seule ville européenne à ne plus disposer de ce genre de transports urbains. 

La participation citoyenne reste toutefois plutôt faible, à hauteur de 7,46 % sur plus d'un million d'électeurs.

Une alternative pour la Ville de Marseille

La ville de Marseille va-t-elle s'aligner aux positions de Paris ? L'interdiction n'est, pour l'instant, pas envisageable pour les 6 000 engins répartis dans la ville. "La situation à Marseille est particulière par rapport aux autres grandes métropoles françaises, et notamment Paris, car face au manque de transports en commun, le développement des trottinettes électriques donne une alternative aux Marseillaises et aux Marseillais, pour bénéficier d'un mode de transport décarboné", a indiqué la Ville à France 3 Provence-Alpes.

Plusieurs mesures ont, toutefois, été mises en place au mois de février dernier, afin de mieux cadrer l'utilisation de ce mode de transport. 

Des mesures pour cadrer l'utilisation à Marseille

La mairie précise qu'il y a un "encadrement du nombre de trottinettes et vélos en libre-service garés sur une même zone de stationnement, un renforcement du respect des zones de stationnement via un système d'amendes".

Les effectifs ont également augmenté. Ils sont recrutés par les opérateurs privés et sont "chargés du replacement des trottinettes et vélos stationnés en dehors des zones dédiées".

Depuis le mois de février, les entreprises de transport en libre-service, la suédoise Voi, et les américaines Bird et Lime, doivent contrôler "l’identité des utilisateurs".

Une réunion mensuelle est prévue entre les opérateurs et la Ville, afin de "suivre l'évolution de la situation".

Toutefois, la mairie précise à France 3 Provence-Alpes que "si les opérateurs ne renforcent pas les mesures à la hauteur pour un espace public mieux partagé et apaisé, la Ville se réserve le droit de ne pas renouveler leurs autorisations".

De nouvelles lois nationales

Accidents, non-respect des vitesses et de la réglementation, absence de pistes dédiées, nuisance sonore et pollution visuelle, les critiques sont nombreuses face à ce type de transport urbain. 

Le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a annoncé, le 28 mars 2023, un plan d’action national pour les trottinettes. L'âge minimal pour conduire est passé de 12 à 14 ans et les amendes ont été augmentées de 35 à 135 €.

De manière à sensibiliser les utilisateurs, des campagnes de prévention sur les risques vont être déployées au niveau national. Le ministre a également annoncé vouloir créer un observatoire national de ces micro-mobilités.

Plus de responsabilités aussi au niveau des opérateurs privés qui ont dû signer une charte d’engagement concernant la sécurité des usagers, la durée de vie des batteries d’un minimum de cinq ans ou encore le recyclage obligatoire en France.  

Une nouvelle saluée par la Ville de Marseille. "Les annonces du ministre vont permettre de renforcer les dispositions déjà mises en place en concertation avec les opérateurs pour garantir une cohabitation apaisée des différents modes de transport dans l'espace public", avait-elle indiqué à La Provence.

Des accidents multipliés

Malgré ces nouvelles réglementations, les accidents liés aux engins motorisés se sont multipliés dans les Bouches-du-Rhône. La préfecture de police a confié à France 3 Provence-Alpes qu'une personne était décédée depuis janvier dans le département, sans donner de détails supplémentaires.

En mai 2022, un jeune homme est également mort, devant la préfecture de Marseille, malgré l'arrivée rapide des secours.

Les accidents non-mortels ont également augmenté. En 2019, la préfecture de police a relevé 17 incidents en 2019. Ils se sont multipliés par deux, passant à 31, en 2021.

Des avis partagés

Sabrina Agresti-Roubache, députée Renaissance dans les Bouches-du-Rhône, est à l'initiative du passage de l'âge minimal de 12 à 14 ans. Alors qu'au départ, elle était plutôt défavorable au déploiement de ces trottinettes électriques, elle précise que "Paris a tort. Ils ont oublié ceux qui sen servent normalement. C'est beaucoup moins polluant qu'une voiture pour un trajet court. C'est également une solution à faible coût". 

Pour elle, ce qu'il faut modifier, c'est le comportement des plus jeunes. "Ce sont eux qui ont le comportement le plus dangereux. Il faut les éduquer."

La députée Renaissance souhaiterait également étendre les garanties sur les trottinettes électriques dans les assurances scolaires.

Le président du collectif Vélos en ville se dit lui, "plutôt défavorable". "Ce mode de transport crée un problème de pollution, surtout en free floating, un problème écologique aussi. Son modèle écologique est, lui aussi très discutable", explique Fabien Canetto.

Ce qui était au départ une alternative à la voiture ne l'est pas pour Cyril Pimentel, coordinateur du collectif Vélos en ville. "L'avantage d'utiliser la trottinette électrique au lieu de la voiture pouvait être intéressant. Mais on s'aperçoit que ce n'est pas le cas, les gens l'utilisent surtout pour du divertissement."

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