Les vacances de la Toussaint approchent et l'hôtellerie dans les Bouches-du-Rhône rencontre une baisse des réservations dans les établissements quand ce ne sont pas tout simplement des annulations de séjours. La pénurie de carburant qui touche le pays depuis plus de trois semaines semble en être la cause.
Baisse du pouvoir d'achat, inflation, pénurie de carburant, le contexte n'est pas forcément propice pour penser aux vacances. La crainte de partir et de ne pas pouvoir rentrer aussi en cas de conflit qui s'enlise dans les raffineries augmente les inquiétudes des vacanciers potentiels.
"Nous avons un taux d'annulation entre 20 à 30 % en région Provence-Alpes-Côte-D'azur", explique Nicolas Guyot, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih13) des Bouches-du-Rhône. S'ajoute à cela la non réservation qui leur fait également beaucoup de tort. Le taux d'occupation sur les vacances de la Toussaint, pour l’instant, est de 40-50 %, dans les Bouches-du-Rhône. "Alors que l'année dernière, nous étions à 70-80 %", précise-t-il.
Les décisions sont repoussées
"On retrouve les mêmes comportements que pendant la crise du Covid, où les gens repoussent leur prise de décisions", poursuit le président de la branche hôtellerie. Un coup dur qui inquiète les professionnels, qui ont connu un été 2022 "extraordinaire". "Jusqu’à début octobre, on avait une année extraordinaire tant en tourisme qu'en tourisme d’affaire."
Du coté de Cocoonr (agence immobilière spécialiste de la location courte durée), "pas de vague d'annulation. en revanche, le taux d'occupation n'est pas aussi aussi élevé que nous l'espérions. Nous allons faire moins de moins 10 % du taux d'occupation, par rapport à la même période l'année dernière", déclare Sylvain Lafon, city manager à Cocoonr.
La pénurie de carburant menace les vacances
Catherine Quesada, gérante de l'hôtel Mignon à Avignon, est elle-même impactée. "En ce moment avons aucune réservation alors que normalement on fait le plein. Il y a aussi des clients qui nous appellent pour nous dire qu'ils sont inquiets et vont peut-être annuler".
Nicolas Guyot précise que "les hôtels situés en centre-ville sont ceux qui s'en sortent le mieux, notamment parce qu'ils soient très bien desservis par les transports en communs. "
Adaptation du mode de vacances
S'ajoute à cela que les vacanciers commencent à se tourner vers le staycation, c'est-à-dire un tourisme proche de chez soi, avec très peu de consommation d'hôtellerie. Cela s'explique notamment par le fait que "beaucoup de messages anxiogènes sont diffusés, que ce soit pour l’essence mais aussi pour le train", ajoute-t-il.
La pénurie de carburant est-elle la seule responsable de cette baisse de fréquentation ? Pas sûr quand on constate l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat touche le pays à l'heure actuelle.
Des aides pour sortir la tête de l'eau
" Dans le 06, la Chambre de commerce commence à questionner ses adhérents, et quatre demandes d’aides ont été mise en place", s'inquiète le vice-président de l'Umih13. Ce qui n'est pas le cas, pour l’instant, à Marseille.
Des aides, Catherine Quesada en attend, mais craint de ne pas pouvoir en bénéficier. "On commence a rembourser les prêts du Covid, et maintenant on rencontre ces difficultés, c’est pas possible. On est un petit établissement, on a peur de ne pas être soutenus financièrement."
Tout va dépendre des négociations entre les dirigeants des raffineries et les grévistes, si un accord était trouvé, et si la situation à la pompe s'améliore les réservations pourraient repartir à la hausse, même à la dernière minute.