La police se lance sur les traces d'un poilu marseillais mort sur le front en 1915

La police marseillaise se lance sur les traces d'un poilu mort sur le front en 1915 après la découverte d'une lettre lors d'une perquisition. Elle cherche à retrouver la famille du sergent marseillais Jean Soulagnes et à identifier l'actuel propriétaire de la lettre pour la lui restituer. 

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C'est une découverte inhabituelle et pour le moins inattendue que la police marseillaise a faite à l'occasion d'une perquisition. Tout a commencé avec une enquête menée dans le cadre d'une affaire de cambriolage à Marseille. Les policiers saisissent divers objets et parmi eux, une lettre du 27 mai 1915. Elle est signée Jean Soulagnes, sergent-fourrier au 73e régiment d'infanterie engagé sur le front de la Somme. Le courrier est adressé à Jean Audiffen.

"Avertir ma famille et ma fiancée"


"Cette lettre a évidemment éveillé notre curiosité", explique le major Arnaud Louis, de la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône,

et nous nous sommes dit que ce serait bien de la restituer à son propriétaire légitime.

 "Mon cher Jean, Je m'adresse à vous comme au meilleur, au seul de mes amis", écrit le sous-officier,  "je pars dans deux heures pour une destination incertaine où doivent se passer de grandes choses".
Le soldat au matricule 3336 demande un ultime service à son ami Jean Audiffen:

Je connais votre coeur et je n'hésite pas à lui faire un appel suprême: vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux et leur envoie mon adieu suprême".
 

Plus de 3500 RT


Les policiers marseillais mènent leur enquête sur internet, mais elle les mène dans une impasse. Comme ils ne disposent pas de service de généalogistes, les policiers se tournent vers les réseaux sociaux, via le compte Twitter @PoliceNat13. 

L'affaire suscite une mobilisation exceptionnelle sur Twitter. Le post de la police a été retweeté plus de 3500 fois. Des généalogistes amateurs se sont à leur tour investi de la mission, désireux de participer au beau dénouement de cette formidable histoire. 

"L'histoire est d'autant plus poignante que nous nous sommes rendus compte, via le site Mémoire des hommes, du ministère des Armées, que ce soldat est mort deux semaines plus tard, le 8 juin", à Hebuterne (Pas-de-Calais), explique Arnaud Louis, qui a aussi posté sur Twitter la fiche de ce soldat de 24 ans, né à Marseille.
"Nous centralisons les informations qui nous sont transmises, et nous avançons rapidement", se félicitait Arnaud Louis, surpris de l'engouement des internautes. L'enquête se poursuit. 

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