Port du masque obligatoire : "ça rassure tout le monde", petits et grands magasins se disent confiants en Paca

Le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux publics clos, et pourra même valoir une amende de 135 euros en cas d'infraction. Ce lundi matin, petits et grands commerces se disaient prêts à appliquer la nouvelle réglementation.

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"Il va falloir prendre le réflexe", admet devant une boutique un trentenaire dont le visage est encore caché par le masque qu’il a porté  dans le magasin.

Un endroit clos et ouvert au public, où le masque est désormais obligatoire depuis ce lundi 20 juillet.

Recrudescence du virus

En plein coeur de l'été, cette mesure prise par le gouvernement répond aux signes d'un léger regain du virus : hausse des recours à SOS médecins, des passages aux urgences et du nombre de clusters (cas groupés), même si la situation reste sous contrôle.
A Marseille le taux de reproduction du virus est passé à 1,55 alors qu’il était encore inférieur à un il y a une semaine à peine. Cela signifie que chaque malade du Covid-19 contamine en moyenne 1,5 autre personne, ce qui va dans le sens d'une tendance à l'augmentation de la circulation du virus.

Un changement : l'amende de 135 euros

Du côté des restaurateurs et cafetiers, on est déjà habitués au masque depuis le début juin. La seule chose qui change désormais, c’est l’amende de 135 euros.

Cela fait plus d’un mois et demi que tous les employés portent le masque. Depuis les cuisines où il fait si chaud, au service à la clientèle.

"C’est difficile de travailler avec un masque, c’est gênant", raconte Arnaud Lagarde, cafetier et président des bars-brasseries de l’UMIH 13. "C'est compliqué de respirer, les gens ne nous comprennent pas très bien. Il y a un problème d’odeur, même s‘il est changé toutes les 3, 4 heures. Ca n’est pas agréable, mais on s’y est pliés".   Si le personnel s’est habitué, il en va différemment des clients. A présent, la règle du masque obligatoire est à suivre sous peine d’amende. Comment feront les professionnels pour obliger leur clientèle ?

"Il y a des gens qui ne vont pas respecter, on le sait dès le départ, comme il y en a qui roulent sans permis. Mais on n’appellera personne, on n’est pas là pour faire la police", précise Arnaud Lagarde.

Le professionnel compte sur "l’intelligence, la diplomatie et la gentillesse pour faire passer le message".

Pas de police municipale pour les amendes

Même son de cloche du côté des restaurateurs, par la voix de Jean-Pierre Ghiribelli, leur représentant au sein de l’UMIH Paca.

"On va leur expliquer avec beaucoup de compréhension et de fermeté car à présent il va y avoir des amendes".

Quant à la police ?
"Ils ont beaucoup de travail. Je ne sais pas s’ils pourront venir à chaque fois qu’un client n’aura pas le masque… », rajoute-t-il.

D'autant que la police municipale n'est pas concernée par ces contrôles. Ils relèvent seulement de la police nationale.

"Nos clients, ne sont pas dans une attitude d’angoisse. Et ils n’aiment pas trop que l’on soit des donneurs de leçons. Ils veulent surtout que NOUS nous soyons masqués. Si on ne l’est pas, ils nous le font vite remarquer", remarque Jean-Pierre Ghiribelli.

Le masque était déjà prévu dans les restaurants, bars et hôtels, comme aussi dans les salles de réunion et de spectacle, les cinémas, salles de jeux, établissements d'enseignement, centre de vacances, bibliothèques, lieux de culte, établissements sportifs couverts, musées, gares et aéroports.

Le port du masque chirurgical ou "grand public" (en tissus) était déjà obligatoire dans les transports en commun depuis le 11 mai.
Il est désormais imposé à tout le monde dans les "magasins de vente, centres commerciaux, administrations, banques et marchés couverts", a précisé dimanche la Direction générale de la Santé.

Nous n’hésiterons pas à appeler la police. Mais je pense que les gens sont assez civiques.

Jean-Luc Fechner, président Paca de la Fédération du Commerce et de la Distribution

Dans les grandes surfaces, on est prêts à gérer le caractère obligatoire du port du masque.

"C’est rassurant pour les magasins. En fait, ça rassure tout le monde", commente Jean-Luc Fechner, président Paca de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) qui rassemble plusieurs enseignes de la grande distribution.

"Nous conseillons à nos clients de venir avec leur masque. S’ils ne l’ont pas, ils pourront l’acheter dans nos magasins, dès l’entrée, ou à l’accueil. Mais cela risque de prendre plus de temps et nécessite une gestion des masques".

En cas de client récalcitrant, le service de sécurité interviendra. Ou "simplement les employés dans les supérettes".
Si le problème persiste, "nous n’hésiterons pas à appeler la police. Mais je pense que les gens sont assez civiques, et conscients de l’enjeu. Ils ne veulent pas repartir sur un confinement".

Un reconfinement poserait un problème santiaire grave. Il entraînerait dans son sillon des conséquences économiques et sociales d'une dimension difficilement imaginable.

Très critiqué pour l'absence d'un stock stratégique suffisant au début de l'épidémie, le gouvernement français veut désormais atteindre l'objectif d'environ 60 millions de masques d'ici fin septembre/début octobre, contre 3,5 millions avant la crise.
 
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