Préservatifs gratuits en pharmacie depuis le 1er janvier : on vous dit tout sur le nouveau dispositif

Depuis le 1er janvier, tous les jeunes de moins de 26 ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs en pharmacie. On vous dit tout sur les publics ciblés et les modalités de délivrance mises en place dans les officines.

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Les pharmaciens n'ont eu qu'un petit mois pour s'organiser après l'annonce du dispositif par le président de la République. Depuis le 1er janvier, les jeunes de moins de 26 ans peuvent venir en officine pour avoir des préservatifs gratuits. 

Pour qui ? comment ? pourquoi ? France 3 vous dit tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau dispositif. 

Pour les mineurs aussi

Dans un premier temps, le 8 décembre, lors d’une session du Conseil national de la refondation consacrée à la santé des jeunes, Emmanuel Macron annonce le nouveau dispositif pour les 18-25 ans. Dès le lendemain, la mesure est étendue aux mineurs, sous la pression des acteurs engagés dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST).

La gratuité des préservatifs concerne donc tous les jeunes de moins de 26 ans, garçons et filles, sans justificatif d'âge. 

Pour les jeunes majeurs, c'est un remboursement au tiers-payant classique. Il leur suffit de présenter leur carte vitale pour obtenir des préservatifs gratuits en pharmacie. L'Assurance-maladie prend directement en charge l'achat de la boîte sans que le client ait besoin d'en faire l'avance.

Pour les mineurs, deux possibilités. L'achat peut se fait comme pour les personnes majeures, avec la carte de sécurité sociale du parent auquel l'enfant est rattaché. 

Si le jeune acheteur souhaite garder l'anonymat, l'achat sera facturé à l'assurance maladie avec un numéro d'assuré fictif, la délivrance des préservatifs ne figurera pas sur le relevé de sécurité sociale des parents.

"On a eu l'information le 30 décembre et maintenant on a eu les modalités, on nous a donné des codes d'accès produits qui nous permettent de faire une facturation reconnue par la Sécurité sociale, donc pour nous ça devient du classique", indique rassuré Stéphane Pichon, président de l'ordre des pharmaciens des Bouches-du-Rhône.

Deux marques remboursées 

Le remboursement est pris en charge à 100 % par l'Assurance-maladie et sans ordonnance.

Une seule boîte peut être délivrée par jour. Mais il ne sera pas possible de choisir sa marque ou la gamme de préservatif ou un parfum.... Le dispositif concerne deux marques de préservatifs en latex, uniquement disponibles en pharmacie : Eden et Sortez couverts, qui étaient déjà remboursées.

Vendus en boîte de 12 à 2,60€ ou de 24 à 5,20€, en taille classique et XL, les préservatifs Eden des laboratoires Majorelle sont déjà pris en charge à 60 % par l'Assurance-maladie depuis décembre 2018, sans limite d’âge, mais jusqu'à présent seulement sur ordonnance, dans le cadre de la prévention de huit infections sexuellement transmissibles au sein de la population générale âgée de plus de 15 ans.

Les préservatifs "Sortez couverts" en boîte de 12, taille standard, sont eux aussi remboursés dans les mêmes conditions depuis février 2019.

"Les jeunes n'allaient pas spécialement chez le médecin pour se faire prescrire des préservatifs, alors que là ça facilite les choses, c'est une bonne mesure incitative", note Stéphane Pichon. 

Le pharmacien ne craint pas de problème de stocks, "c'est disponible chez les grossistes".

Selon les données de l'Assurance-maladie, 542.893 boîtes (de 6, 12 ou 24 préservatifs) ont été remboursées en 2021, un chiffre en hausse de 31% sur un an. Mais le dispositif reste méconnu des jeunes : seuls 21% des mineurs et 29% des 18-24 ans en ont entendu parler.

Les jeunes, cœur de cible des IST 

La gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans, y compris les mineurs, s’ajoute aux autres mesures de prévention comme la gratuité de la contraception pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans ou encore, la prise en charge du dépistage sans ordonnance pour les moins de 26 ans.

"Un des enjeux majeurs est la santé des jeunes" dans un contexte de "reprise des infections sexuellement transmissibles, qui sont une grande cause d'infertilité", a déclaré le ministre de la santé,, François Bron le 9 décembre sur BFMTV et RMC.

L'objectif est donc d'inciter les jeunes à mieux se protéger contre ces infections dont l'incidence a fortement augmenté ces dernières années dans cette classe d'âge : +45% entre 2017 et 2019 chez les hommes, un article du Monde publié le 12 janvier 2022.

Avec la crise du Covid et les confinements, la situation s'est encore aggravée puisque les IST ont augmenté de 30 % entre 2020 et 2021 selon le centre national de référence des IST. Or, la prévention des IST passe principalement par l’utilisation du préservatif pour éviter la transmission des germes par voie sexuelle.

Selon une enquête menée en 2020 en France, sur des jeunes de 14 à 24 ans sexuellement actifs, environ un quart des sondés n'avaient jamais utilisé de préservatif lors de leurs rapports sexuels au cours des 12 mois précédents.

En France, l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 17,6 ans pour les filles et 17,2 ans pour les garçons.

Chaque année, quelque 5 à 6 millions de préservatifs sont distribués gratuitement aux mineurs, que ce soit dans les points accueil et écoute jeunes à l'infirmerie des collèges et lycées, dans les centres d'animation ou les MJC, etc. A elle seule, l'association AIDES en donne plus d'un million par an. 

Avec AFP

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