C'est la dernière ligne droite avant le premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril prochain. Entre campagne tronquée, guerre en Ukraine, meeting sans candidat abstentionnisme et programmes évasifs, les électeurs semblent être encore dans le flou.
Les élections, c'est quand déjà ? Les 10 avril et 24 avril.
"De toutes les façons, s'il fait beau je n'irais pas voter."
Qui n'a pas entendu au moins une fois cette "sentence" dans son entourage le plus proche ?
Si en effet, c'est le sprint final pour les 12 candidats avant le premier tour, les électeurs eux ne sont visiblement pas encore dans les starting-blocks pour se rendre dans leur bureau de vote.
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En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 3,7 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales.
Combien se déplaceront pour aller voter ?
Le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé du 21 au 24 mars montre que seulement 67% des personnes interrogées sont sûres de remplir leur devoir civique.
Il y a 5 ans, c'était 78% !
Si les électeurs de notre région suivent le mouvement général et si en plus il fait beau, alors le record de 2002 (28,4%) pourrait être battu.
Le genre de trophée qui fait désordre sur une étagère.
Pourquoi un tel désintérêt ?
Ce désintérêt pour la chose publique, même s'il a été aggravé avec la crise internationale et les horreurs d'une guerre à deux heures d'avion de chez nous, est ancien et profond.
Pour la grande majorité des personnes interrogées, c'est l’impression d'entendre toujours la même chose depuis longtemps qui suscite leur enthousiasme très modéré. Bref, ce n'est pas la grande forme.
Et si les symptômes de cette fatigue démocratique étaient aussi liés à des candidats eux aussi en petite forme et déconnectés des nouveaux modes de communication ?
La période des grands meetings est-elle révolue ? A part Jean-Luc Mélenchon, aucun favori des sondages n'a pris la peine et le temps de venir dans notre région.
Nous avons vu apparaître la mode des meetings de candidats sans candidats.
Plutôt qu'un rassemblement raté ou déserté par des militants de moins en moins nombreux, les leaders laissent la parole aux compagnons de campagne se contentant d’apparaître furtivement par vidéo interposée.
Des candidats qui peinent aussi à faire émerger les grands dossiers.
Les jeunes et la politique
Dans notre région, la majorité des votants a entre 18 et 29 ans.
C'est la tranche d’âge qui semble être la plus tentée pour "aller à la piscine" les 10 avril et 24 avril.
Or, où sont les "dossiers Jeunes " dans cette campagne ?
Comment, à l'époque numérique les messages circulent ?
Tous les candidats sont certes bien présents sur les réseaux sociaux mais beaucoup de jeunes trouvent leur "identité virtuelle" trop déconnectée de leur univers réel.
Parions et espérons malgré tout, que dans ce dernier tour de piste, un choc démocratique ranimera candidats et électeurs.
Une élection peut en cacher une autre
Surtout qu'après la présidentielle, il y aura les législatives, deux élections intimement liées.
Un(e) Président(e) élu(e) avec une faible adhésion peut poser problème pour désigner ceux qui seront nos représentants à l’Assemblée nationale.
Et même si le débat d'idées a encore du mal à émerger, notre région sera sûrement un des laboratoires des querelles partisanes et de la recomposition politique qui devrait suivre.
Mais ça, c'est une autre affaire.
Nous parlerons de tout cela dans Dimanche en Politique avec des journalistes, des politologues, des étudiants.
Dimanche 03 avril à 11h30 sur France 3 Provence Alpes.
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Personnalités politiques, citoyens engagés ou habitants de la région sont invités chaque semaine pour débattre des grands enjeux de la vie du territoire en Provence-Alpes. Dimanche en politique se poursuit à 12h10 sur l’antenne nationale avec Francis Letellier.