Visite surprise de Valérie Pécresse cette nuit dans les quartiers nord de Marseille. La candidate LR à l'élection présidentielle est venue affirmer, près des points de trafic de drogue, sa volonté d'une "impunité zéro".
Ce n'est pas un poisson d'avril. La candidate créditée de 10% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle s'est finalement déplacée à Marseille, cette nuit du 1er avril.
"A un moment il faut sanctionner, il faut l'impunité zéro, que la République soit chez elle", a-t-elle affirmé à des journalistes à l'issue d'une visite lors de laquelle elle était accompagnée de ses gardes du corps et de quelques membres de son équipe de campagne.
Peu après 23h, la candidate LR s'est d'abord rendue à la cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement, où un homme avait été blessé par balles dimanche près d'un point de deal. Mais ce plan "stup" au pied des tours, qu'elle comptait approcher, avait été déserté peu avant son arrivée.
La candidate s'est ensuite rendue à la cité de La Paternelle, dans le 14e arrondissement, non loin de braseros allumés à l'entrée du quartier, sur un autre point de vente de stupéfiants, où des silhouettes invisibles lançaient des cris d'alerte. "Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".
"C'est tout un dispositif très professionnel, avec un premier lanceur d'alerte et une série de contrôles pour arriver au deal en lui même", lui a expliqué le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier, un de ses accompagnateurs.
"On a affaire à des gens qui ont des moyens colossaux, qui font entre 30.000 et 90.000 euros par jour et utilisent les jeunes comme chair à canon", a expliqué un représentant syndical FO, au commissariat du 15e arrondissement, où la candidate s'est ensuite rendue pour rencontrer les forces de l'ordre.
On ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds et de la violence.
Valérie PécresseAFP
Valérie Pécresse a estimé que les forces de l'ordre "font un travail colossal" : "Mais ça manque d'effectifs, de vidéoprotection et de sanction", a-t-elle ajouté, avant de plaider pour la construction de places de prison et la mise en place d'un "plan d'urgence pour la justice".
Valérie Pécresse tacle Macron
La candidate LR, distancée dans les sondages, a critiqué au passage Emmanuel Macron sur ce thème de la sécurité: "Il est venu deux fois à Marseille, il a dit que ça allait changer, que la République serait partout chez elle, et la République n'est pas partout chez elle".
Un message répété au micro de France Bleu Provence ce vendredi matin : "Je suis passée dans ces cités pour me rendre compte de la réalité de ces des check-points et trafics de drogue qui ne cessent pas malgré les annonces tonitruantes d'Emmanuel Macron".
Valérie Pécresse est à Rognac ce vendredi matin pour visiter le centre de déplacement urbain et échanger avec des policiers. Lors de son dernier déplacement à Salon-de-Provence, la candidate avait déclaré qu'elle voulait "ressortir le karcher" pour "nettoyer les cités".
A midi, la candidate LR déjeune avec des élus de la métropole de Toulon. Le maire de Toulon, Hubert Falco a été l'un des premiers à quitter le parti des Républicains, lors de la campagne des élections régionales.
Valérie Pécresse termine son déplacement dans le Sud à Saint-Raphaël, lors d'une réunion publique à 19 heures au Palais des congrès.