13 ans après le crash d'un avion dans l'océan indien qui avait fait 152 morts, le procès de la Yemenia Airways se tiendra du 9 mai au 2 juin à Paris. De nombreuses victimes comoriennes vivaient à Marseille.
141 passagers et 11 membres d'équipage. Les familles des victimes du crash du vol 626 de la Yemenia Airways attendent des réponses depuis le 30 juin 2009. Bahia Bakari aussi. Elle est la seule survivante. Elle avait douze ans.
Une miraculée. Après que l'Airbus s'est abîmé au large des côtes comoriennes en pleine nuit, peu avant son atterrissage, elle est restée onze heures dans l'eau, accrochée à un débris de l'appareil. Avant d'être secourue par un pêcheur.
Treize ans plus tard, Bahia Bakari sera présente à l'ouverture du procès, animée par "un sentiment partagé, à la fois de l'appréhension, mais aussi un soulagement".
"Bien sûr que j'ai peur, revivre tout ça ce ne sera pas évident, ce sera un procès riche en émotion, mais c'est nécessaire pour que l'on connaisse enfin la vérité, que les coupables soient reconnus".
Saïd Assoumani, président de l'association qui regroupe 815 ayants de victimes du crash, se prépare aussi pour ce procès pénal qui s'ouvrira le 9 mai à Paris.
"C'est le principal objectif de notre combat depuis 2009, dit-il, pour savoir ce qui s'est passé et connaître les responsabilités de chacun et que ceux qui ont commis des erreurs soient sanctionnés".
C'est un événement attendu par les familles de victimes françaises qui résident pour la plupart à Marseille.
"On va tous monter pour le premier jour du procès", assure Saïd Assoumani. Il souligne que ce procès concerne toute la communauté comorienne car "c'est la plus grande catastrophe qui a eu lieu dans l'histoire des Comores".
Le procès retransmis à Marseille
Pour leur permettre de suivre les quatre semaines d'audience des salles de retransmission seront aménagées au tribunal de Marseille.
Une quarantaine de parents des victimes devraient aussi témoigner à ce procès, selon Saïd Assoumani.
Mise en examen en 2013, la compagnie aérienne est poursuivie pour homicides et blessures involontaires, notamment pour avoir "maintenu les vols de nuit depuis Moroni en dépit des dysfonctionnements des feux de l'aéroport" et pour ne pas avoir "dispensé à ses pilotes une formation suffisante".
"Pour nous, ça ne fait pas de doute, depuis le début on a toujours su que ça vient des erreurs de la compagnie Yemenia", indique Saïd Assoumani. Il a confiance dans le travail de l'instruction.
"Je crois que leur dossier doit être solide, les responsabilités et les fautes bien définies, je crois qu'on connaîtra la vérité, mais on ne sait pas si les représentants de la Yemenia seront là physiquement", ajoute-t-il.
Saïd Assoumani attend avant tout de ce procès pénal des sanctions contre la compagnie pour qu'un tel drame ne se reproduise plus.
Les familles de victimes attendent toujours aussi que le dossier des indemnisations soit enfin bouclé.
535 ayants droits des victimes ont touché leurs indemnisations, mais pour 280 autres la procédure est toujours en cours selon Saïd Assouamani. Une audience est d'ailleurs prévue à Paris le 9 février prochain. ll espère que ce dossier civil sera enfin complétement réglé avant le début du procès pénal.