Pour le second tour des régionales et départementales, les agents municipaux qui tiennent les bureaux de vote seront payés 350 euros lieu de 160. Une prime presque doublée, accordée par la mairie de Marseille. Au premier tour, plusieurs bureaux de vote n'avaient pas pu ouvrir faute d'assesseurs.
Après les couacs du premier tour, la municipalité de Marseille a décidé d'augmenter la prime donnée aux agents qui tiennent les bureaux de vote, pour le second tour des élections régionales et départementales, le dimanche 27 juin.
Les assesseurs toucheront 350 euros brut au lieu de 160 euros habituellement et 250 euros pour le président de bureau.
Eviter les couacs du premier tour
"On hyper-mobilise en amont pour pallier le manque qu'on pressent", précise la municipalité de gauche. Une formation sera aussi dispensée vendredi aux agents volontaires.
Cette décision est "liée à la nécessité de mobiliser le plus grand nombre afin que nous puissions ouvrir les bureaux de vote comme il se doit à 8h du matin" , selon Didier Ostré, directeur général adjoint à la ville de Marseille.
"Devant la défection maintenant habituelle d'un certian nombre d'assesseurs et présidents qui nous étaient jusque-là présentés par les partis politiques ou les candidats, nous essayons de garantir le bon fonctionnement de la démocratie locale", ajoute-t-il.
Dimanche 20 juin, lors du premier tour des élections, 34 bureaux de vote sur 481 n'ont pas pu ouvrir, faute d'assesseurs. Et une dizaine d'entre eux sont restés fermés jusqu'à 11h. La municipalité a dû faire appel à des fonctionnaires pour pallier le manque de personnel.
Finalement, ce n'est qu'à 12h30 que l'ensemble des 481 bureaux de vote ont été ouverts. Pour le second tour, la muncipalité veut éviter la répétition de ce genre de couacs.
"Ils travaillent de 8h du matin jusqu'à 24h, ça représente un nombre non négligeables d'heures, explique Didier Ostré pour justifier la prime, on considère qu'au regard de ce qui leur est demandé cette indemnisation est juste".
"C'est une élection double donc cela nécessite, plus de personnels", renchérit Patrick Rué, secrétaire FO de la ville de Marseille. Cette nouvelle rémunération est justifiée selon le syndicat, qui rappelle que les présidents sont mobilisés pour le dépouillement jusqu'à 2h du matin.
Une pénurie générale d'assesseurs
Normalement, les assesseurs sont bénévoles et ce sont les candidats politiques qui les désignent. Mais les militants politiques se font de plus en plus rares.
La pénurie d'assesseurs est générale en France. Avant même le premier tour, la ville de Perpignan s'est résolue à rémunérer à hauteur de 300 euros bruts les présidents et secrétaires des bureaux.
De même, la mairie de Carcassonne a lancé un appel aux volontaires auprès des électeurs inscrits sur les listes électorales de la commune pour être assesseur dans un bureau de vote.
Cette année, le contexte sanitaire et les deux scrutins parallèles rendent la situation encore plus compliquée.
Une augmentation qui n'est pas du goût de tout le monde à Marseille. "C'est dommage d'en arriver là, c'est énorme 150 euros en plus", estiment deux bénévoles de bureaux de vote, croisés au rond-point du Prado.
"Ce n'est pas correct qu’ils prennent 350 euros pour tenir les bureaux de vote sachant qu’il n'y a pas grand monde qui va voter", note pour sa part une dame interrogée à la sortie du métro.