Philippe Echaroux, photographe engagé : "Je me définirais comme un mec qui ose, du moins qui ose essayer"

Il s’est fait connaître à travers le monde par ses projections lumineuses grand format, qui marquent son passage et ponctuent ses engagements. Le photographe et street artiste marseillais est au cœur d’un documentaire inédit, "Maître en lumière", qui retrace son parcours atypique et ouvre les portes de son univers.

Philippe Echaroux est un portraitiste singulier. À moins de 40 ans, sa rapide ascension dans le monde de l’art contemporain lui a valu d’être le premier artiste marseillais de sa génération à être exposé au musée du Quai Branly à Paris en 2020. 

Incroyable parcours que celui de ce "minot" marseillais qui, son diplôme d’éducateur spécialisé en poche, décide de se lancer dans la photo en autodidacte. Avant d'inventer une technique de projection novatrice, mettant en lumière des phrases ou des visages de femmes et d’hommes dont il élabore les clichés.

Du street art version 2.0, éphémère et accessible à tous. "L’art urbain m’intéressait parce qu’il s’adressait à des gens comme moi, des gens qui n’étaient pas forcément sensibles, paradoxalement, à la culture. Je ne suis pas un mec qui va au musée, qui va dans des galeries" confie Philippe Echaroux.

En grands formats sur les murs d’une ville ou sur le feuillage des arbres, ses projections lumineuses spectaculaires se détachent, telles des apparitions surnaturelles, créant la surprise et l’intérêt pour des causes qui lui tiennent à coeur : les Indiens d’Amazonie et la préservation de la nature, les cubains et leur soif de liberté ou encore les visages d’habitants de la ville du Mans et leur engagement pendant la difficile période du premier confinement…

Maître en lumière, le documentaire de Julien Potart, nous emmène à la rencontre d’un artiste différent, qui s’est découvert le pouvoir de délivrer des messages simples en s’appuyant sur l’impact fort de ses photographies.

Naviguant entre Paris, Marseille, le Mans, le Brésil ou encore Cuba, alternant séquences en immersion et interviews, le film dévoile la personnalité, les sources d’inspiration de ce passionné, et les coulisses de plusieurs de ses réalisations.

De sa rencontre avec les Paiter Suruí en Amazonie, à ses projections audacieuses dans les rues de la Havane, en passant par son implication auprès de l’association Sourire à la vie ou encore son travail avec les jeunes de la cité Félix-Pyat, on découvre un homme engagé, épris de liberté et persévérant. "Je me définirais comme un mec qui ose, ou du moins qui ose essayer. C’est tout simple, au final".

Marseille tient une place importante dans le documentaire. Car si Philippe Echaroux s’exporte dans le monde entier, il n’oublie pas sa ville natale, où il vit toujours. Une cité cosmopolite, à la forte identité, un "bouillon d’énergie" qui joue un rôle moteur dans sa carrière.

"C’est positif d’être né à Marseille et ça a fait de moi, clairement, qui je suis aujourd’hui" dit-il. "Tu peux faire des projets à l’autre bout du monde, ça n’empêche pas de continuer à faire des projets chez toi et ça doit être un fil rouge…"

On lui a laissé le droit d’être différent

Les parents de Philippe Echaroux

Le film est ponctué de séquences plus intimes, comme l’interview de ses parents. Fiers du succès de leur fils, ils évoquent avec tendresse – et humour - sa jeunesse et son parcours.

"Lui qui était fâché avec la philo au lycée, il se retrouve dans des bouquins de philo !" s’amuse son père en montrant l’une des photos de Philippe illustrant un livre de terminale. "Les codes, les rails, ce n’était pas pour lui" se souvient sa mère. "Il n’aime pas être enfermé, il aime faire ses choix lui-même, comme il le veut. Et quand il est motivé, il y va à fond !".

Philippe Echaroux, un artiste pluriel qui semble avoir fait sienne cette phrase de Soprano, projetée un soir de 2019 sur le toit du Corbusier à Marseille : "Tout est possible quand tu sais qui tu es"...

► Voir l'interview de Philippe Echaroux dans le 12/13 du 13 décembre 2021

"Maître en lumière : Philippe Echaroux, photographe engagé"
Un documentaire de 52’ réalisé par Julien Potart, écrit par Manon Droulez & Julien Potart.
Une coproduction France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur / Les Films de l’Instant.

Diffusions le 13 décembre 2021 à 22h50 et le 14 décembre à 9h50 sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur.  

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