Une cinquantaine de salariés manifestait ce vendredi devant l'enseigne de prêt-à-porter espagnole, rue Saint-Ferréol, pour demander des hausses de salaires. Ils pourraient élargir le mouvement si le groupe n'ouvre pas la voie à des négociations.
Des sifflets, des drapeaux bleu et blanc, et une cinquantaine de salariés attendaient les clients, ce vendredi, devant le magasin Zara de la rue Saint-Ferréol. Les employés, parés des couleurs de leur syndicat, l'UNSA Commerces et Services, tenaient toute la journée un piquet de grève, pour réclamer une négociation et des hausses de salaires.
Dans les faits, les clients pouvaient entrer et sortir, mais à l'intérieur, seuls deux salariés assuraient l'accueil ; l'un en caisse, l'autre en rayon, indique le syndicat, selon qui, l'ensemble des employés était en grève.
Selon les syndicats, 100% du personnel est gréviste mais seulement 20% selon la direction.
"Première grève" dans le groupe
Il s'agissait du seul piquet de grève au sein du groupe Inditex, en France, ce jour-là. Tout serait parti de la décision de l'employeur "d'annuler toutes les réunions de négociation", dans un contexte de tensions sociales. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", résume Djeffel Abderrazak, secrétaire fédéral de l'UNSA FCS, majoritaire à 48% dans le groupe Inditex (propriétaire de Zara).
Du côté de la direction, une source en interne nous indique que " les négociations ne peuvent pas être à l'arrêt, puisque des rencontres négociations annuelles obligatoires (NAO) sont prévues début décembre et que le dialogue a toujours été présent et reste ouvert.
Localement à Marseille, le magasin de la rue Saint-Ferréol serait par ailleurs concerné par des "conflits internes", dénonce-t-il, avec "un non respect des conditions de travail, des salariés convoqués sans respect du processus et un mauvais dialogue social". D'où le choix des représentants syndicaux locaux d'entamer ce mouvement.
Mais les revendications vont au-delà de l'enseigne marseillaise. La secrétaire générale de l'UNSA FCS s'est d'ailleurs déplacée pour soutenir les salariés grévistes.
Salaires et pénibilité
Les revendications concernent principalement les salaires et les conditions de travail, alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) se tiennent en ce moment dans le groupe. "Nous demandons un meilleur partage de la richesse, alors que Zara a réalisé plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires cette année", résume la syndicaliste.
Selon elle, la tendance serait plutôt à une baisse des salaires. "Le groupe estime que nous sommes mieux payés que dans d'autres enseignes de prêt-à-porter. Mais c'est sans compter sur les bénéfices records du groupe et sur l'inflation".
La source proche de la direction insiste sur le fait que "les salariés ont touché cette année deux revalorisations salariales, et des primes".
Au-delà, les syndicalistes dénoncent "des livraisons en quantité pharaoniques" et des conditions de travail "pénibles", entraînant "fatigue excessive, arrêts maladie à répétition et démissions". Ils espèrent un rétablissement rapide du dialogue social et des réunions de négociations.
Si aucun accord n'est trouvé dans la journée, plusieurs autres magasins pourraient suivre, avec "des opérations coups de poing" à Marseille et dans toute la France, prévient le syndicat.