C’est une étude sur le traitement de certaines tumeurs du pancréas par radiofréquences qui vient d’être lancée sur plus de 80 patients à travers la France. A Marseille, un gastro-entérologue de l’institut Paoli-Calmettes pratique déjà ce type d’intervention.
Grâce à l’écho-endoscope, ce bijou de technologie, 10 % des tumeurs du cancer du pancréas peuvent être éradiqués et ainsi éviter la chirurgie. Ce dispositif offre également une alternative à l’utilisation de médicaments pour traiter le diabète chez les patients atteints de cancer du pancréas. "C’est une sonde d’échographie avec un canal opérateur dans le tube, et à travers ce canal opérateur, on va pouvoir sortir l’aiguille et l’insérer dans la lésion endocrine", explique Fabrice Caillol, chef du service de gastro-entérologue à l’Institut Paoli-Calmettes.
La radiofréquence comme solution
Une fois l’endoscope introduit par voie orale, le médecin localise la lésion. Et à l’aide d’une aiguille placée sous écho-endoscopie, il vient délivrer un courant électrique d’une puissance de 50 W – soit 10 fois inférieur à celui d’un micro-onde- sur la tumeur neuroendocrine du pancréas. Ce courant créé une agitation des cellules et le réchauffement entraîne une altération irréversible sur la tumeur. La radiofréquence est indiquée pour traiter les tumeurs neuroendocriniennes de moins de 2 cm, sécrétantes et non sécrétantes.
Même si cette technique a un taux de complications quatre fois inférieur à celui de la chirurgie, cette intervention n’est pas anodine. "C’est un traitement potentiellement avec des complications, comme tout traitement, qui sont bien inférieurs à la chirurgie, mais qui existent. On a parfois quelques sténoses des canaux biliaires ou pancréatiques, quelques petites complications qui doivent quand même être prises en charge dans un centre spécialisé avec un traitement endoscopique spécifique", explique Fabrice Caillol, chef du service de gastro-entérologue à l’Institut Paoli-Calmettes.
Surveiller un patient guéri plutôt que malade
Cette étude novatrice, lancée en 2020, a pour objectif de permettre aux patients d’accéder à cette technique dans un cadre protocolaire strict, avec un suivi médical rigoureux. 82 patients sont inclus dans l’étude et seront suivis durant dix ans. "Actuellement, les patients atteints de tumeurs endocrines de grade I du pancréas, on les surveille en attendant de voir si ça grossit, et on s’aperçoit de plus en plus que ça grossit. L’idée avec cette technique, c’est de surveiller des patients guéris. C’est toujours plus sympa pour le patient et le médecin", explique le Dr Fabrice Caillol.
L’espoir est de pouvoir étendre le succès de ce traitement aux métastases du cancer du rein situées sur le pancréas.