"La différence de comportement des tumeurs est due à des expressions moléculaires: même si elles ont la même couleur de peau, à l'intérieur elles sont très différentes", a expliqué à l'AFP le docteur Juan Iovanna, qui dirige cette étude promue par l'Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille, en collaboration avec des bio-informaticiens de la Ligue contre le cancer.
Eviter de donner des traitements inutiles
"Avant de commencer tout traitement pour le cancer, on fait une biopsie lors de laquelle on prélève 200 cellules", rappelle le Dr Iovanna. "En les étudiant, on a identifié des signatures (appelées Pancreatic adenocarcinoma molecular gradient) qui déterminent le pronostic des patients, qui disent s'il va répondre ou pas à tel ou tel traitement".
"Quand vous donnez directement à un patient un médicament efficace, vous évitez de lui donner des traitements inutiles et vous lui donnez une chance de vivre plus longtemps", conclut le Dr Iovonna, d'autant plus que, face au cancer du pancréas, "il y a peu de possibilités".
Les chercheurs ont validé l'étude rétrospective, en travaillant sur 200 échantillons de tumeurs prélevés sur des patients et maintenues en vie en laboratoire, et attendent maintenant le financement pour une étude clinique prospective. Le cancer du pancréas est celui qui a le moins bon taux de survie à cinq ans. Il est de 14,6% en Australie, pays le plus performant en la matière, et de 7,9% au Royaume-Uni, soit le moins bon taux des sept pays observés, selon une étude Centre international de recherche contre le cancer, l'agence spécialisée de l'OMS pour la recherche sur le cancer parue en septembre 2019.