Lundi 20 novembre, Eric Dupond-Moretti a présenté les contours de la future cité judiciaire de Marseille, qui verra le jour d’ici 2030. Le site qui semble le plus "optimal" serait le site d’Euroméditerranée. L’annonce de ce nouveau lieu ne ravie ni les avocats, ni les commerçants.
Les bâtiments "Antoine" et "La tour", deux terrains au pied de la tour CMA-CGM. C’est précisément à cet endroit que la future cité judiciaire doit être construite d’ici 2030. Une annonce qui a provoqué beaucoup de crispation, à commencer chez les avocats et le bâtonnier.
"Aujourd’hui, non ne peut pas construire le bâtiment que le ministère veut construire, parce que la grande partie du terrain est en zone inondable. Deuxième chose, c’est un symbole que l’on enlève au centre-ville. Est-ce que l’on veut déplacer le centre-ville ? Est-ce que l’on avertit les marseillais, les avocats, que l’on va déplacer le centre-ville, notamment avec cette décision ?", s’interroge Mathieu Jacquier, avocat-bâtonnier au barreau de Marseille.
"Le palais de justice, générateur du quartier"
Une décision parisienne, dit-on, qui ne prend pas en compte les spécificités marseillaises. Actuellement, 70% des 2 600 avocats inscrits au barreau, sont localisés à moins de 10 minutes du palais de justice. Une force économique importante qui fait vivre tout un quartier. "Le palais de justice, c’est un peu le générateur du quartier. Si vous enlevez ça, vous allez tuer le quartier. Il n’y a jamais de concertation, on vous envoie les choses en pleine figure comme ça, en vous disant le palais déménage. Pourquoi ? Comment ? Que va-t-il y avoir après ? Je ne sais pas", regrette Jean Avinetti, restaurateur au Palais Bar.
Dans cette conférence de presse, où le monde judiciaire n’était d’ailleurs pas convié, l’annonce du site retenue n’est pas la plus problématique. Ce qui a le plus déplu, c’est l’affirmation selon laquelle aucun terrain n’a pu etre trouvé dans le centre-ville. "C’est faux, répète le bâtonnier. Il y a le foncier qui est disponible, au même endroit que le tribunal actuel. C’est-à-dire qu’il faut détruire le palais, reconstruire, récupérer les jardins qui sont autour, et on peut monter jusqu’à sept ou huit étages", affirme-t-il.
Contacté par téléphone, le président de la chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, demande à ce que Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'Etat à la Ville en charge du plan "Marseille en grand", reprenne le dossier et engage enfin, une vraie concertation.