Une enquête préliminaire a été ouverte pour faire la lumière sur le suicide de Bilal Elabdani, un jeune homme de 20 ans, retrouvé pendu dans sa cellule le 10 août dernier, au lendemain de son placement en détention préventive à la maison d'arrêt des Baumettes.
Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour "recherche des causes de la mort" après le suicide d'un jeune homme de 20 ans le 10 août dernier. Bilal Elabdani a été retrouvé pendu dans sa cellule au lendemain de son placement en détention provisoire.
Manquements graves aux obligations de sécurité
L'avocat de la famille, Me Jérôme Pouillaude, a déposé une plainte contre X pour "homicide volontaire", dans laquelle il pointe "des manquements graves aux obligations de sécurité" qui seraient selon la famille à l'origine de la mort de Bilal Elabdani. Le jeune homme, atteint de troubles psychiatriques, vivait avec ses parents dans la Vienne, il s'était rendu seul, début août, à Marseille, où il a été arrêté après avoir "légèrement dégradé" sa chambre d'hôtel.
Bilal s'est retrouvé en garde à vue, brièvement soupçonné "d'apologie du terrorisme", ayant laissé sur un mur une inscription en arabe, qui s'est avérée après enquête n'être qu'une retranscription d'un verset du Coran. Ses parents assurent avoir signalé, par téléphone, les problèmes psychiatriques de leur fils à la police et à la justice.
Négligence ou manque de suivi
Mis en examen le 9 août pour outrage, rébellion et dégradations, Bilal Elabdani a été incarcéré aux Baumettes dès le soir, dans le quartier des nouveaux arrivants, a été retrouvé pendu avec ses draps, le lendemain. Au vu de son état, les juges avaient décidé d'ordonner une expertise psychiatrique avant de son jugement. Pour l'avocat, soit la justice a commis une négligence en n'informant pas la prison de l'état de santé mentale du détenu, soit cette notification n'a pas été suivie des mesures adéquates.
Le directeur des Baumettes Guillaume Piney balaie ces accusations, affirmant que les antécédents de tentatives de suicide de Bilal Elabdani "n'étaient pas connus", que "ses fragilités psychiatriques n'étaient pas émergentes" lors de son admission, et que le médecin qui l'a examiné à son entrée en prison "n'a rien décelé".