Depuis le début de l'année, les habitants de la cité des Campanules dans le 11ème arrondissement de Marseille, se mobilisent pour empêcher l'implantation d'un point de deal.
Début janvier, des jeunes cagoulés ont pris position au pied du bâtiment H de cette cité HLM du 11e arrondissement de Marseille pour y installer leur point de vente de drogue. Les caméras de surveillance ont été mises hors d'usage, la barrière électrique à l'entrée de la résidence aussi... Les habitants n'ont pas attendu pour réagir. Ils ont décidé de tout faire pour empêcher le trafic des dealers.
"Ils essaient de passer, ils nous intimident un peu, on voit des allées et venues. Nous, on ne veut vraiment plus qu'ils soient dans la cité, qu'ils vendent ce qu'ils veulent mais pas chez nous", témoigne une locataire, au micro de nos journalistes sur place, Tristan Vyncke et Emmannuel Zini.
Les habitants font de la résistance
Les résidents font des rondes et ils occupent leur hall d'entrée pour dissuader la venue des trafiquants : "on descend à midi jusqu'à trois heures du matin, on se relaie, on boit des cafés."
La résistance s'organise malgré la crainte de représailles, "On a peur qu'ils s'attaquent aux voitures ou aux appartements", confie une habitante soucieuse de rester anonyme.
Dimanche, les résidents à bout ont manifesté leur ras-le-bol, soutenus par leurs voisins. Un élan de solidarité qui conforte les habitants dans leur combat. "C'est des pleurs de joie, parce que je vois que tout le monde est réunis. On est fatigués, ça fait cinq jours qu'on est là mais on veut pas les laisser", lâche une femme émue mais déterminée. "On n'a pas peur de vous, vous ne prendrez pas les Campanules!".
Le maire LR des 11ème et 12ème arrondissements de Marseille, Sylvain Souvestre est venu lui aussi apporter son soutien. "La seule solution, et c'est ce que fait la police depuis le premier jour, c'est de pilonner. Depuis le 2 janvier, chaque jour, ils verbalisent, ils sont présents que ce soit la BAC ou la police, l'action est menée, maintenant il ne faut pas lâcher", affirme Sylvain Souvestre.
Patrouilles de police et vigiles
De source policière, les opérations quotidiennes mises en place, également dans la cité Airbel voisine, ont conduit à trois amendes et quatre interpellations pour trafic. Un conseil de sécurité d’arrondissement extra ordinaire se tiendra par ailleurs mercredi.
La préfecture de police indique être en contact avec le bailleur qui va remplacer la barrière et les cameras et faire appel en complément à des vigiles.
Selon la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, 39 points de deal ont été définitivement démantelés à Marseille au cours de ces deux dernières années.