Le pass sanitaire est désormais obligatoire pour les 12-17 ans dans tous les lieux où il est déjà exigé pour les adultes (trains, restaurants, cinémas), pour les activités sportives. 59% des adolescents dans la région ont déjà reçu une dose. Mais certains restent mitigés sur la question.
À partir de ce jeudi 30 septembre, les mineurs de plus de 12 ans doivent eux aussi présenter leur pass sanitaire.
Résultat, pour faire du sport en club, aller voir un film au cinéma ou dîner au restaurant : il faut soit se faire vacciner, soit avoir un certificat de rétablissement de la maladie ou un test PCR négatif de moins de 72 heures, à chaque fois.
Si pour les enfants, les tests de dépistage devraient rester gratuits, ils seront payants pour les adultes à partir du 15 octobre. Mais alors la question divise : faut-il vacciner les enfants ?
"Oui, les vaccins peuvent avoir des effets désirables", indique l'ARS Paca sur sa dernière campagne de vaccination, avec sur Twitter, des affiches qui imagent des interactions sociales, possibles de nouveau.
?#VaccinationCovid | "Oui, le vaccin peut avoir des effets désirables".
— ARS Paca (@ARSPaca) July 1, 2021
Nous lançons une campagne de sensibilisation pour inciter et convaincre la population à recourir à la #vaccination
Pour relayer la campagne ▶️https://t.co/1MYUZ048sb pic.twitter.com/fVG9fe3LzV
Selon le dernier rapport publié par l'agence régionale de santé, en date du 28 septembre 2021, 59% des 12-17 ans ont déjà reçu la première dose et 52% d'entre eux, le schéma de vaccination complet.
Un pourcentage qui peine à décoller et ce n'est pas faute de multiplier les initiatives à l'adresse des adolescents comme ce vaxibus. Une expérience qui sur un week-end à Marseille n'a pas su trouver un public ado très nombreux.
Problème : les incertitudes continuent à se multiplier au sein de la population. Faut-il vacciner les plus jeunes ?
La mort d'une lycéenne récupérée
Le 21 septembre dernier, Sofia, une Gardannaise de 17 ans, est décédée, quelques jours après avoir été vaccinée. L'adolescente avait fait un malaise dans son lycée agricole avant d’être transférée à l’hôpital d’Aix-en-Provence.
"Les médecins ont noté une embolie pulmonaire massive inexpliquée", a indiqué sa tante au journal 20 Minutes, un premier constat qui doit être étayé par des analyses complémentaires, après une première autopsie.
Un décès qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, alimentant aussi les sites complotistes, et ému de nombreux parents et élèves.
Si des internautes font de suite le rapprochement avec le vaccin, les autorités sont plus vigilantes. Le décès a été signalé à la pharmacovigilance (un tel signalement est justifié par la proximité temporelle entre le décès et la vaccination) et des investigations sont en cours pour déterminer les causes exactes de la mort de Sofia.
Le parquet d’Aix-en-Provence et l’agence régionale de santé ont confié au journal 20 Minutes avoir chacun ouvert une enquête.
Non, je ne vaccinerai pas contre le Covid tant qu'on n'a pas suffisamment pris de recul.
Une triste actualité sur laquelle rebondit le pédiatre marseillais Patrick De Boisse pour affirmer sa position sur le vaccin contre le Covid.
Il estime qu'il faut rester prudent et raisonnable et ne l'injecte pas dans son cabinet aux enfants qu'il reçoit. "C'est une thérapigénie, une modulation génétique, tout ce que vous voulez, mais pas un vaccin. On a mis un produit expérimental de phase 3 sur le marché, efficace à seulement 30%", lance-t-il.
Le pédiatre fait confiance au professeur Didier Raoult : "Il connait la virologie. Selon lui, et je pense qu'il a raison, la principale recommandation est d'isoler les gens lorsqu'ils sont malades, puis de les traiter. C'est pareil pour les adolescents."
"La région Paca a recensé sept cas de Covid chronique chez les adolescents, c'est une population qui n'a aucun risque et qui pour la plupart, a déjà été contaminée, donc on va vacciner des adolescents qui sont déjà protégés par la maladie naturelle, ce n'est pas logique", poursuit le médecin.
Pour autant le taux d'incidence chez les 10-19 ans (20-26 Sept.) est de 131 cas pour 100.000 habitants, devant celui des 40-49 ans (129) et des plus de 50 ans, bien en dessous de 100. Seules les tranches 20 à 39 sont au-dessus.
Patrick De Boisse ne compte pas changer d'avis sur la question, même après que le pass sanitaire soit désormais obligatoire pour les 12-17 ans.
"Je ne suis pas anti-vaccin. Je suis un vieux pédiatre qui vaccine les enfants, même pour les non obligatoires comme celui contre la gastro-entérite. Mais je pars du principe que je fais aux enfants des autres ce que je fais à mes propres enfants. Donc non, je ne vaccinerai pas contre le Covid tant qu'on n'a pas suffisamment pris de recul."
Avant de poursuivre : "Le problème avec ce pass sanitaire, c'est qu'on va priver nos enfants de sport et de vie sociale. On est en train de créer une pathologie dont les conséquences psychologiques sont encore plus dramatiques. Je le vois dans mes consultations de pédiatrie : les adolescents sont tracassés."
Il recommande le vaccin pour uniquement les populations à risque. Il avoue qu'il aurait été moins rétissant avec le vaccin chinois et russe, "plus recommandable car non-ARN".
Des tests PCR toujours gratuits après le 15 octobre
Le sujet de la vaccination des mineurs est sensible et c'est l'un des principaux griefs exprimés lors des manifestations hebdomadaires contre le pass sanitaire, dont la fréquentation est en baisse depuis la fin de l'été.
Le gouvernement a dans ce contexte accepté quelques concessions pour les mineurs. Contrairement aux adultes non-vaccinés, ils pourront tous continuer à bénéficier systématiquement de tests PCR gratuits après le 15 octobre.
La vaccination des mineurs reste, en tout cas, l'objet de débats scientifiques, au vu du risque très faible de développer une forme grave du Covid-19 dans cette tranche d'âge. L'intérêt majeur est donc collectif.
En se vaccinant, les jeunes "contribuent à freiner la propagation du virus dans la communauté et à limiter l'engorgement des hôpitaux", explique l'épidémiologiste Antoine Flahault évoquant toutefois aussi leur risque individuel, s'ils contractent la maladie, de développer des séquelles, dites Covid longs.