La région a enregistré plusieurs records de températures lundi pour un mois de septembre. Et les prochains jours s'annoncent tout aussi chauds, selon un expert météo qui craint un mois d'octobre tout aussi brûlant.
Il fait (très) chaud, et c'est parti pour durer. Des records de chaleurs ont été battus dans six communes des Bouches-du-Rhône lundi 4 septembre, et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à l'image d'une bonne partie de la France, connaît une vague de chaleur rarissime pour un mois de septembre. Une situation qui semble partie pour durer, selon le météorologue Paul Marquis. Pour cet expert indépendant, contacté par France 3 Provence-Alpes, "il va faire beau et chaud de manière hors norme pour la saison, avec peu de précipitations et cela devrait perdurer jusqu'au 15 septembre voire au-delà."
En cause, une double dépression, qui sévit au large du Portugal, provoquant d'importantes inondations en Espagne et que l'on retrouve au large de la Grèce, à l’origine de fortes pluies ces dernières 24 heures. Il s'agit d'un "blocage en grand oméga", qui favorise "la remontée de fortes chaleurs par le Maghreb notamment", explique le spécialiste de Météo Service.
Des températures 7°C au-dessus des moyennes saisonnières
Le météorologue explique qu'en Provence, au mois de septembre, les températures peuvent avoisiner les 27 ou 28°C en journée et rester comprises entre 14 et 16°C la nuit. "Ces derniers jours, nous nous situons 7°C au-dessus des moyennes saisonnières. Cette situation devrait perdurer jusqu’à vendredi, mais il ne faut guère espérer d'amélioration pour le week-end, car le thermomètre devrait afficher 3 ou 4°C de plus que la normale le matin et 5 à 6°C de plus l'après-midi, samedi et dimanche."
Ces signes météorologiques sont d'indéniables marqueurs du réchauffement climatique, selon Paul Marquis, qui se réfère aux relevés de la plus ancienne station du secteur : celle de Salon-de-Provence, ouverte en 1938. "Ce lundi, on a enregistré sur la commune un record de 35,1°C, c'est la valeur la plus haute relevée un mois de septembre depuis 85 ans. Ces données collectées sur la durée nous apportent un certain recul dans l'analyse".
La station d'Aix-en-Provence, implantée en 1955, sert également de base d'archives à l’expert, qui observe que les records se sont enchaînés depuis les années 2000 sur une échelle de temps réduite.
"L'année 2015 est celle où nous avons basculé dans une nouvelle ère, un nouveau climat."
Paul Marquis, météorologue indépendantà France 3 Provence-Alpes
Ces fortes chaleurs peuvent-elles durer au-delà du mois de septembre ? "On observe que lorsque le mois de septembre est très chaud, comme ce fut le cas en 2016, 2019 ou 2022, avec peu d'épisodes de pluie, le mois d'octobre se révèle hors norme, précise-t-il. En 2022, il faisait 30°C à Marseille le 23 octobre, et la mer affichait 25°C, du jamais vu ! Ce n'est pas une vérité absolue, mais une vérité statistique."
Une chaleur historique
L'été 2023, marqué par une canicule exceptionnelle fin août figure parmi les plus chauds mesurés dans l'Hexagone, selon Météo France et se classe au 4e rang des étés les plus chauds depuis 1900.
Pas de vigilance orange, comme le mois dernier, mais 43 départements, principalement dans l'Ouest et le centre, ont été placés au premier niveau de vigilance, la couleur jaune, qui avertit les habitants d'être attentifs, sans plus de précautions.
Ce qui fait dire à Paul Marquis que "si les températures se maintiennent à ce niveau encore plusieurs jours, nous pourrions entrer dans le top 3 des étés les plus chauds jamais enregistrés".
