Le voyageur "Pierre David" de Bruno Catalano est la dixième et dernière oeuvre, immergée lundi dans le Musée subaquatique de Marseille. La sculpture sera visible des visiteurs marins à quelques centaines de mètres de la plage des Catalans, à Marseille.
Le voyageur "Pierre David" de Bruno Catalano a posé sa valise dans la rade de Marseille. Il vient rejoindre les oeuvres de neuf artistes déjà exposés au Musée subaquatique, un espace dédié à l'art, à la biodiversité et à la protection de l'environnement, ouvert depuis septembre 2020.
Avec cette nouvelle statue "incomplète", vous reconnaîtrez peut-être la patte de l'artiste Bruno Catalano,
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Marin de formation, Bruno Catalano s'est converti à l'art à trente ans. "Quand j'ai fait de la sculpture, le voyage s'est imposé comme un thème évident, raconte le sculpteur, le vide qui apparaît sur mes voyageurs donne de la légèreté aux sculptures et il peut être interprété comme des choses qu'on laisse, des choses qu'on perd mais qui sont propres au voyage".
Un de ses voyageurs habille déjà les quais marseillais de la Joliette depuis 2013. L'immense statue de bronze représentant un homme muni d'un bagage, semble surgir de l'eau, en face des Docks et de la gare maritime.
Le "Pierre David", réalisé en ciment marin, sera visible depuis la surface, ou en plongée, à cinq mètres de profondeur et à une centaine de mètres au large de la plage des Catalans (7e arrondissement).
La dixième oeuvre, la dernière ?
L'oeuvre rejoint celles de Michel Audiard, Christophe Charbonnel, Benoît de Souza, David Galbiati, Evelyne Galinski, Herrel, Marc Petit, Mathias Souverbie, Thierry Trives et Daniel Zanca.
"Ce n'est pas une conclusion, tout le monde m'a dit "c'est la dixième et c'est la dernière", mais il ne faut pas mettre un point final, s'empresse de préciser le fondateur du musée, Anthony Lacanaud. On est au compet, mais on a des artistes qui nous sollicite pour venir dans ce musée".
Après des mois passés dans les fonds marins marseillais, ces statues deviennent méconnaissables, car évidemment, elles sont recouvertes d'algues et arapèdes.
Les statues deviennent des récifs artificiels
Faut-il les nettoyer ? Surtout pas, selon Anthony Lacanaud : "ce sont des organismes vivants. C'est la mer qui apporte une patine naturelle sur ces statues. Le but c'est de les rendre à la mer, elles font partie du patrimoine maritime. La mer a pris ses droits dessus".
Ces statues constituent donc un récif artificiel et une aire d'expansion pour les organismes vivants. La démarche s'inscrit dans l'un des objectifs du musée, la préservation de la biologie marine.
Morgan Bourch'is est le parrain de cette collection. Pour l'apnéiste professionnel, la dernière oeuvre de Bruno Catalano "représente un réfugié climatique, par rapport à ce qu'on est entrain de vivre en ce moment sous l'eau".
"On assiste à une mortalité d'espèces du coralligènes - l'écosystème qui tapisse notre roche calcaire ici à Marseille. Ce voyageur symbolise ce qui pourrait nous arriver dans quelque temps, si on souhaite s'éloigner des zones impactées par le réchauffement climatique", alerte le champion du monde d'apnée.