VIDEO. Mort de Bernard Aubert, l'âme de la Fiesta des Suds de Marseille

Le créateur de la Fiesta des Suds, Bernard Aubert, a succombé à un cancer fulgurant à l'âge de 72 ans. Pendant 30 ans, il a envoyé des ondes de soleil sur les scènes de son festival.

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Il voulait "mettre la boussole au sud". En 1992, Bernard Aubert crée la Fiesta des Suds à Marseille. Des bodegas, des polyphonies corses, le succès est immédiat. Le festival est une institution à Marseille depuis plusieurs décennies. Bernard Aubert est mort le 13 août 2023, deux mois avant la 31ème édition de la Fiesta.

"Tu es fou !" lui dit-on lorsqu'il organise la première édition de la Fiesta des Suds, en 1992. Bernard Aubert crée une arène, organise une mini-corrida, invite des musiciens du sud sur scène et remporte un succès fou. "On se bat pour rentrer, les entrées sont fermées tellement le monde se bouscule," se souvient Thierry Bezer, journaliste à France 3 Provence-Alpes et grand amateur de concerts.

La même histoire, en images, racontée en 2016 par Thierry Bezer et Philippe Hervé.

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Du début à la fin, la Fiesta s'accroche à ses accents des Suds. Les aléas d'un festival à Marseille, racontés par Thierry Bezer, journaliste à la culture musicale. ©Thierry Bezer / Philippe Hervé

Bernard Aubert a créé son festival patchwork, avec du reggae, du rock ou des chants polyphoniques. "Il avait le Sud en lui", décrit Thierry Bezer. Il inventera plus tard Babel Med, festival de musique encore plus au sud, renommé ensuite Babel Music.

Les groupes régionaux ont toujours été très bien accueillis dans ce festival. Bernard Aubert les recevait aussi bien que les stars. Il leur tendait la main et leur offrait des conditions de performance professionnelle. 

La "Fiesta" est devenue une institution. Chaque mois d'octobre, elle s'est renouvelée, attirant des festivaliers de tout le pays. Elle a souvent déménagé : docks de la Joliette, hangar du J4, manufacture de tabacs de la Belle de Mai, puis dock des Suds et enfin esplanade du Mucem. Elle a parfois perdu un peu de son accent du sud.

Bernard Aubert était un rassembleur, "un bon vivant, très cultivé, charmant, qui aimait le partage, la transmission. Un vrai type bien," décrit Thierry Bezer.

Bernard Aubert avait pris de la distance avec le festival. Il représentait la mémoire de l'événement mais n'intervenait plus dans la programmation.

À 72 ans, il s'en va, sa Fiesta restera.

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