A 81 ans, le ténor de la droite se livre sur cinquante ans de carrière publique, en publiant ses mémoires, "Maintenant je vais tout raconter". Avant de passer sur le plateau de France 3 Provence-Alpes, Jean-Claude Gaudin est passé sur le grill d'un questions-réponses en Facecam pour Instagram.
Il n'a pas changé, Jean-Claude Gaudin. Vieilli sans doute, mais affable, gouailleur, toujours. Marseillais jusqu'au bout des ongles.
On l'imagine pressé par le temps, un comble, pour un retraité. Les invitations pleuvent, et visiblement, ce n'est pas pour lui déplaire. Depuis la parution de ses mémoires narrant (sans détour, promet-il) cinquante ans de vie politique, c'est à qui décrochera la petite phrase, le bon mot, l'anecdote.
Dégainés avec la force tranquille de ceux qui n'ont plus rien à prouver. La preuve en cinq questions choisies et en vidéo pour ceux qui veulent en goûter plus.
- Un message pour les jeunes ?
"Ceux qui ont envie de faire de la politique, quel que soit leur bord, qui ne sont pas riches, qui n'ont pas fait de grandes écoles, qui n'ont pas eu un papa parlementaire, s'ils ont la force de travail, la volonté de respecter les lois de la République, et qu'ils ont envie de défendre des idées, alors qu'ils y aillent ! C'est ce que j'ai fait, sans avoir les caractéristiques ici énumérées."
- Avez-vous peur de la mort ?
"Cela arrivera un jour ou l'autre, j'ai 82 ans ! Alors il est clair que je fais quand même très attention : j'ai de l'arthrose, je marche mal... Mais j'espère qu'elle viendra le plus tard possible... En attendant, je m'adapte plus facilement que je ne l'avais imaginé. J'ai le temps de regarder France 3 !"
- Des regrets ? La rue d'Aubagne et l'alliance avec le FN en 86 ?
"La rue d'Aubagne, c'est un drame terrible, qui peut arriver à tout moment dans les centres anciens des villes. Surtout que les logements insalubres sont des copropriétés privées. Rue de Trévise à Paris où il y a eu quatre morts [après une explosion de gaz NDLR], on n'a pas dit que c'était la faute d'Anne Hidalgo ! Concernant l'alliance avec le Front national, je ne regrette rien. J'ai fait ce que je devais faire, à une époque déterminée."
- Et votre garde-à-vue, après des soupçons d'emplois fictifs à la mairie ?
"J'ai répondu aux cent-vingt questions qu'on m'a posées. La question qu'ils venaient chercher est la suivante : "Y a-t-il eu des emplois fictifs à la ville de Marseille ?" Il n'y a pas d'emplois fictifs à la ville de Marseille ! Il y a simplement, au cabinet du maire, cinq personnes qui avaient dépassé l'âge de 70 ans, et qui continuaient à travailler. S'il n'y a que ça qu'on me reproche, ce n'est quand même pas beaucoup..."
- Vous voterez Emmanuel Macron s'il se représente ?
"C'est trop tôt pour vous le dire : laissons venir les choses. Simplement, c'est un président qui se sera tout tapé, rien ne lui a été épargné. Je me demande bien qui à droite ou qui à gauche aurait fait mieux."