VIDEO. Des trafiquants de drogue dans un centre éducatif pour adolescents en difficulté à Marseille

Des agents grévistes d'un centre éducatif pour adolescents se sont rassemblés mardi devant les grilles de leur établissement  à Marseille. Ils dénoncent la présence de trafiquants de drogue au sein même du domaine géré par le ministère de la Justice.

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Devant les agents en grève impuissants, un dealer à scooter arrive plein pot et passe le portail du centre éducatif des Chutes Lavie, dans le 12e arrondissement de Marseille. Depuis le mois de juin, les trafiquants de drogue ont pris possession des lieux. 

Il y a eu des intimidations, il y a eu quelques menaces... Il y a des agents qui ont déjà été pris à partie par des membres du réseau,

témoigne un éducateur sous couvert d'anonymat. Une trentaine de fonctionnaires d'un centre éducatif fermé pour adolescents de Marseille se sont mis en grève ce mardi pour dénoncer la présence de ces dealers au sein de ce domaine géré par le ministère de la Justice.  

Point de vente devant le centre


Le foyer accueille environ 300 adolescents en milieu ouvert ou fermé. La présence permanente de trafiquants rend bien difficile le travail de réinsertion mené par les fonctionnaires ou les employés d'associations auprès de ces jeunes. 

Les trafiquants s'installent sur des chaises avec un brasero qui signifie que "le point de vente est ouvert".

Des coups de feu ont été entendus. Les clients viennent se garer devant les grilles et arrivent parfois à une dizaine,

raconte une éducatrice. 

"C'est schizophrénique: de nombreux jeunes sont ici car ils ont des problèmes avec la drogue. On essaye de leur inculquer un discours éducatif et de les en sortir et dans le même temps ils se font alpaguer sur place par les dealers. Nous sommes discrédités", déplore Isabelle Audureau, secrétaire régionale CGT de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Guerre de territoire


Reçu par la direction, le personnel a obtenu la présence d'un gardien 24 heures sur 24 devant les grilles, l'embauche de deux agents de sécurité supplémentaires pour effectuer des rondes, la construction d'ici fin 2018 d'un mur pour mieux délimiter le centre. 

"On ne découvre pas le problème, on ne baisse pas les bras, c'est une guerre de territoire", assure Franck Arnal, directeur interrégional adjoint de la PJJ, interrogé par l'AFP. "On comprend le mouvement. Ce malaise profond est entendable et nous prenons au sérieux leurs demandes, mais nous ne pouvons pas seuls éradiquer le trafic de drogue dans les quartiers Nord", poursuit-il.

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