10 ans de prison pour le maçon qui avait tué un jeune cambrioleur

Jean Gabro, le maçon qui avait tué un jeune cambrioleur de 15 ans, dans les quartiers nord de Marseille a été condamné à 10 ans de prison par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. La cour est allée plus loin que l'avocate générale qui avait demandé huit ans de prison.

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Le maçon des quartiers nord de Marseille, Jean Gabro, 59 ans, qui comparaissait cette semaine pour le meurtre d'Antoine Rodriguez, un jeune cambrioleur de 15 ans,  a été condamné ce vendredi à 10 ans de prison par la cour d'assises de Bouches-du-Rhône.
L'accusé comparaissait pour homicide volontaire et détention d'arme, mais la cour d'assises a requalifié les faits en coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Il était jugé pour le meurtre d'Antoine Rodriguez, sur lequel il avait tiré à trois reprises avec une carabine 22 long rifle alors que ce dernier, accompagné d'un complice, prenait la fuite après le vol d' un ordinateur dans un local proche de son domicile, dans un le 15e arrondissement, au pied de deux cités minées par le trafic de drogue dans les quartiers nord de la cité phocéenne.
L'avocate générale avait requis une peine de huit années, estimant que "l'intention d'homicide n'était pas assez caractérisée". Les réquisitions de la magistrate, Martine Assonion, avaient suscité les protestations de la famille de la victime, qui avait quitté la salle d'audience jeudi après-midi.
Vendredi, le procès a repris dans une ambiance très tendue après que Mme Assonion a été prise à partie, avant la reprise de l'audience, par l'oncle de la victime.
"Vous êtes une inconsciente, une incapable!", a lancé Louis Rodriguez à la magistrate.
"Vos avocates vous ont trompés, on vous a menti. Dire que l'on a tiré (l'adolescent) comme un lapin est inadmissible", a rétorqué Mme Assonion.
La veille, l'avocate des parties civiles Me Christine D'Arrigo avait accusé le tireur Jean Gabro, qui s'est toujours défendu d'avoir "voulu tuer le gosse", d'avoir chercher à l'atteindre en le "tirant comme un lapin" pour jouer au justicier.


'J'aurais dû fermer la fenêtre'


Les avocats du maçon ont au contraire défendu la thèse de l'accident: "Il n'a jamais visé (...), il n'a pas voulu ce qui est arrivé", a assuré Me Eric Dupond-Moretti.
Le 2 mai 2011, Jean Gabro avait, par deux fois, fait fuir les jeunes cambrioleurs en brandissant une arme depuis la fenêtre du premier étage de la maisonnée où il habite, avant de finir par leur tirer dessus, blessant mortellement d'une balle en plein coeur Antoine Rodriguez.
Surnommé "Tolcio", "petit Antoine", la victime, avait un casier judiciaire vierge, comme le tireur.
Mais "il avait 15 ans, l'âge de toutes les bêtises et de toutes les inconsciences", a plaidé Me D'Arrigo. Et ce jour-là, "c'est lui qui décide" d'aller voler. Décrit par ses proches comme un enfant chétif et attentionné, la "mascotte" de la cité, l'adolescent décide selon elle de voler "pour faire comme les autres", pour accomplir un rite de passage l'âge adulte dans ce quartier sensible de Marseille.
Pour les avocats du maçon, décrit comme un homme "solitaire, bougon" mais "travailleur" et souffrant de son chômage, déjà agressé par le passé, les tirs sont un "accident" d'un "homme "excédé" qui a vu un quartier paisible de Marseille se transformer en une " fourmilière de délinquants",  selon Me Dominique Mattéi.
Les voir trois fois de suite "ça l'excite, il en a ras-le bol, lorsqu'il va tirer, ce n'est pas pour éliminer un gitan, c'est le fait d'un homme excité", a estimé l'avocate générale à laquelle Me D'Arrigo reprochera ensuite d'avoir fait "une
plaidoirie de la défense".
Pour elle l'intention de tuer est claire "avec le choix de l'arme, une arme qui tue", prise dans le lourd arsenal qu'il possède.
"Si c'était à refaire? J'aurais dû fermer la fenêtre, qu'ils volent tout ce qu'ils veulent, je m'en fous", a déclaré, comme regrettant son geste, l'accusé lors de l'audience. Mais à aucun moment il n'a eu une parole pour sa jeune victime. 


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