Ce jeudi 2 mars le Conseil d'Etat examinait le cas de Marwa, cette petite Niçoise d'un an et demi lourdement handicapée. L'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille préconise l'arrêt des soins, sa famille demande à ce qu'on laisse à l'enfant "une chance de vivre".
En 4 mois, la pétition en ligne lancée par le père de Marwa a recueilli plus de 235 000 signatures. C'est dire si la question du maintien en vie de l'enfant est sensible dans l'opinion publique.
Et c'est à huis clos que le Conseil d'Etat examine ce dossier sensible en ce jeudi 2 mars, huis clos pour préserver le secret médical et la vie privée de la famille.
Marwa est une petite Niçoise âgée d'un an et demi, elle est atteinte d'un déficit moteur irréversible et plongée dans un coma artificiel. Les médecins évoquent aussi "une atteinte neurologique sévère et définitive". Les appareils respiratoires qui la maintiennent en vie doivent-ils être débranchés, contre l'avis de ses parents ?
C'est toute la question qui est désormais posée à la justice.
Rappel de l'affaire :
Retour en arrière :
- Le 25 septembre 2016, Marwa, alors âgée de 16 mois est admise à l'hôpital de la Timone à Marseille, atteinte d'un virus foudroyant.
-Le 4 novembre, l'équipe médicale, considérant que son état est irréversible, décide d'arrêter le traitement thérapeutique et de débrancher l'appareil respiratoire qui maintient l'enfant en vie. Les parents s'y opposent, et saisissent la justice.
-Début janvier, des experts mandatés dans le cadre de la procédure judiciaire rendent leur rapport : ils partagent le "pronostic clinique extrêmement négatif" des médecins, mais refusent de trancher le dilemne éthique sur la question de la poursuite du traitement.
- Le 30 janvier, jour de l'audience au Tribunal Administratif de Marseille, le père de Marwa, Mohamed Bouchenafa, demande qu'on laisse à sa fille "une chance de vivre". De son côté l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille invoque la loi Léonetti sur la fin de vie où "en aucun cas le consentement des parents n'est requis".
- Le 8 février, le Tribunal Administratif ordonne la poursuite du traitement. Il estime que "la décision d'arrêt des soins est prématurée". Décision contestée par les Hôpitaux de Marseille devant le Conseil d'Etat.
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C'est la deuxième fois que le Conseil d'Etat est saisi d'une affaire de ce genre : en juin 2014, il avait jugé légale "la décision médicale de mettre fin aux traitements" de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif dont le sort déchire toujours la famille.