Un scientifique de l’Université d’Aix-Marseille affirme avoir mis au point un spray, procédé novateur pour sauver les victimes d'armes chimiques.
Un scientifique de l'université d'Aix-Marseille affirme avoir mis au point un procédé novateur pour sauver les victimes d'armes chimiques en venant à bout des agents neurotoxiques. Une innovation qui, espère-t-il, pourrait être employé en cas d'attaque ou d'attentat.
Le produit se présente sous la forme d'un spray "à base d'enzymes, non toxique et non polluant qui permet une décontamination facile et rapide en seulement quelques minutes et applicable aussi bien sur les individus que sur les sols ou matériaux", a détaillé le professeur Eric Chabrière, de l'unité de recherche sur les maladies infectieuses, tropicales et émergentes de cette université.
Le spray "permet aussi de traiter les cheveux et les vêtements, qui sont classiquement problématiques à décontaminer", ajoute-t-il. Il espère pouvoir en équiper rapidement l'armée ou la sécurité civile.
Jusqu'à présent, les victimes n’avaient qu’une solution : se laver à l’eau de javel
Le cocktail d'enzymes serait efficace contre un grand nombre d'agents neurotoxiques, dont le Vx ou le gaz sarin, mortels à des doses infimes, précise le scientifique, qui explique avoir travaillé avec les militaires de la Direction générale de l'armement (DGA).Jusqu'à présent, les victimes devaient être longuement et minutieusement douchées avec une solution d'eau de Javel. Interrogée, la DGA a confirmé que l'armée travaillait depuis longtemps, en interne comme en collaboration avec des scientifiques extérieurs, sur la lutte contre les armes chimiques, nucléaires et bactériologiques (NRBC). Les enzymes sont l'un des moyens à l'étude dans le cadre de cette lutte.
Celui-ci explique qu'il travaillait jusqu'à présent sur d'autres enzymes extrêmement résistantes, dégagées notamment par les vapeurs du Vésuve. Mais après les attentats de novembre 2015, il a voulu mettre au point très rapidement un spray à base d'enzymes plus courantes, même si elles ne peuvent se conserver que quelques mois. "L'idée était de faire quelque chose de simple", pour que, par exemple, "chaque ville ait de quoi décontaminer une station de métro", souligne le chercheur.