Trois hommes sont jugés à partir de ce mercredi devant les assises des Bouches-du-Rhône pour l'assassinat, en décembre 2011, de trois rivaux pour le contrôle d'un trafic de drogues dans un dossier de barbecue marseillais, des meurtres suivis de la crémation des corps dans une voiture.
A Noël 2011, les pompiers avaient éteint l'incendie d'une voiture dans une pinède au nord de Marseille. Trois cadavres se trouvaient sur la banquette arrière, trois hommes tués par balles. Quatre ans plus tard, les auteurs présumés de ce barbecue marseillais sur fond de trafic de drogues risquent la perpétuité.
Leur procès pourrait être électrique avec la présence, dans la salle de la cour d'assises, des familles des victimes et des accusés.
Sami Ati, 33 ans, pull noir, regard dur, est accusé d'être le commanditaire de ce triple assassinat. Il comparaît pour "complicité" de "meurtres en bande organisée".
Les frères Laribi, Abdelatif et Mohamed, 25 et 26 ans, les auteurs présumés, sont poursuivis pour meurtre en bande organisée.
Le plus jeune, longiligne, vêtu d'un pull gris, explique qu'il est surnommé "Tic" car, enfant, il était "rachitique". Son frère aîné, ancien éducateur sportif, répond au surnom de "Labi".
Le premier ancien affidé d'Ati, semblait vouloir s'émanciper pour lancer son propre commerce. Le jour de sa mort, ce jeune homme de 20 ans, était accompagné de Nouri Oualan et Mohamed Bouhembel, 19 ans chacun, qui ont été également tués par balles sur la banquette arrière de la voiture calcinée.
Une affaire le jour de Noël
L'enquête a établi que les victimes étaient venues le jour de Noël à la cité Bassens, dans le 15e, avec une somme de 60.000 euros en liquide, de quoi refaire leur stock de cannabis, a également dit le président, indiquant que ces éléments d'enquête provenaient de témoignages sous X."Un témoin sous X a déclaré que ces meurtres intervenaient dans le cadre +d'une guerre+ entre les cités de Bassens et des Micocouliers", a-t-il encore indiqué.
Le barbecue, le fait de brûler des corps dans un véhicule après un assassinat est un mode opératoire régulièrement utilisé dans les règlements de comptes à Marseille, tant pour échapper à la police en effaçant les preuves que pour impressionner les rivaux.
Le procès des trois hommes doit durer jusqu'au 18 décembre. - avec AFP -