Le cancer du col de l'utérus touche 3000 Françaises chaque année et provoque environ 1000 décès. La région PACA affiche la plus mauvaise couverture vaccinale alors que la controverse autour du Gardasil continue. Dans le même temps, certains préconisent une vaccination dès l'âge de 9 ans.
3.000 nouveaux cancers du col utérin sont diagnostiqués en France chaque année. C'est, à l'heure actuelle, le 4e cancer le plus fréquent chez les femmes à l'échelle mondiale, avec une recrudescence dans les pays en voie de développement. La prévention passe par la vaccination des jeunes filles pour prévenir l’infection par certains papillomavirus humains (HPV) et le dépistage précoce par frottis du col utérin. Or, la France se caractérise par un taux de dépistage et une couverture vaccinale parmi les plus faibles d'Europe. La région PACA serait le plus mauvais élève de l'hexagone dans ce domaine.Un colloque est organisé sur ce thème ce jeudi à Marseille.
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Vacciner dès 9 ans ?
Les infections à papillomavirus se transmettent généralement lors des premiers contacts sexuels. Elles passent toujours inaperçues et disparaissent le plus souvent spontanément. Quand elles persistent, elles peuvent être responsables de verrues génitales (condylomes) et chez les femmes d’anomalies ou lésions précancéreuses du col de l’utérus (dysplasies). Ces lésions peuvent se transformer en cancers du col de l’utérus en l’absence de dépistage régulier par frottis et de traitement. La vaccination est recommandée à toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans et en rattrapage aux jeunes femmes de 15 à 19 ans. 2,5 millions d'adolescentes sont concernées. Mais l'âge de la première vaccination pourrait être ramener à 9 ans c'est ce qu'a préconisé le Haut Conseil de santé publique en septembre 2014. Mais il faut savoir que la vaccination protège contre 70 % des papillomavirus responsables du cancer du col de l’utérus. Et même après vaccination, il est nécessaire d’effectuer régulièrement des frottis de dépistage.Vaccin controversé
En France, la vaccination fait polémique. Plusieurs plaintes ont été déposées depuis 2013 contre Sanofi Pasteur MSD, qui commercialise le Gardasil depuis 2006, Des jeunes filles affirment avoir contracté des maladies invalidantes dans les mois qui ont suivi les injections du vaccin. Le Gardasil produit par le laboratoire Merck est largement utilisé à l'heure actuelle dans le monde et notamment en France où les autorités recommandent depuis 2014 deux injections et non plus trois comme c'était le cas auparavant. Selon Sanofi, plus de 136 millions de doses ont été distribuées dans le monde depuis 2006.Une dose de vaccin aussi efficace que trois
Une nouvelle étude publiée mercredi affirme qu'une seule dose de vaccin offrirait une protection aussi efficace que les deux ou trois doses actuellement recommandées contre les deux papillomavirus 16 et 18 qu'on retrouve dans 70% des cancers du col de l'utérus. Si les résultats de l'étude sont confirmés, "cela pourrait réduire les coûts de vaccination" des jeunes filles "dans les pays les moins développées du monde oùsurviennent plus de 80% des cas de cancer du col de l'utérus" souligne le Dr Aimée Kreimer, de l'institut national américain du cancer (NCI), l'un des co-auteurs de l'étude publiée dans la revue médicale The Lancet Oncology. Les deux essais essais cliniques ont été réalisé, l'un sur 26.000 femmes de 18 à 25 ans au Costa Rica, en Amérique, en Europe et en Asie-Pacifique. Certaines d'entre elles ont reçues un vaccin une seule dose de Cervarix, le seul vaccin utilisé pour cette étude, d'autre un vaccin l'hépatite A en trois doses. En vérifiant la santé des jeunes femmes quatre ans après les injections, les chercheurs ont montré que la protection conférée par le vaccin Cervarix contre les infections par les virus HPV 16 et 18 était sensiblement la même qu'elles aient reçu une ou trois doses.