"Je lui disais d'arrêter de me frapper. Je ne pensais pas m'en sortir vivant", a déclaré l'enseignant juif agressé par un jeune homme, lundi matin à Marseille. Il s'est dit "très fatigué" face à une situation "très dure à vivre", à la sortie d'une audition destinée à reconnaître son agresseur.
"Je me sens très fatigué, c'est une situation très difficile, c'est quelque chose qu'on ne peut pas imaginer, c'est très dur à vivre", a déclaré à la presse Benjamin Amsellem, 35 ans.Reportage Jean-Manuel Bertrand, Giorgetti Jean-François, Lepinay Alexandre, Partage Michel, Cambon-Cazal Sophie :
"Je lui disais d'arrêter de me frapper. Je ne pensais pas m'en sortir vivant", a déclaré l'enseignant juif agressé par un jeune homme, lundi matin à Marseille. Il s'est dit "très fatigué" face à une situation "très dure à vivre", à la sortie d'une audition destinée à reconnaître son agresseur.
"On a voulu le tuer parce qu'il est juif, c'est dur, ça fait peur", a commenté de son côté l'épouse de l'enseignant, Mazal, interrogée alors qu'elle attendait sa sortie de l'Hôtel de police.
"Aujourd'hui, il a mis sa casquette, et il encourage la communauté à faire comme lui, non pas parce qu'il a peur ou honte d'être juif, bien au contraire, mais pour sa sécurité", a déclaré sa femme.
"Peut-être qu'hier s'il avait mis sa casquette, il aurait pu échapper à cette agression."
"Sa préoccupation, d'abord c'est d'affronter le monde extérieur, après d'affronter le monde extérieur avec une kippa sur la tête, c'est un processus intellectuel de deuxième ordre", a estimé son avocat Fabrice Labi.
La volonté d'aller jusqu'au bout de l'acte
"Il n'y a pas de mots qui ont été échangés" au cours de l'agression, qui a eu lieu alors que le professeur se rendait dans son établissement, a poursuivi son conseil. "Il y a simplement des regards, et les regards en disent long parce que c'est un regard froid, déterminé", a-t-il ajouté, évoquant de la part de l'agresseur la "volonté d'aller jusqu'au bout de l'acte, c'est-à-dire de donner la mort". Me Labi avait auparavant déclaré à l'AFP que son client lui avait confié avoir eu "le sentiment" que son agresseur voulait le "décapiter"."Je lui disais d'arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m'en sortir vivant", avait aussi déclaré l'enseignant, âgé de 35 ans, à La Provence. "Aujourd'hui, il sait que c'est un acte terroriste, il sait que c'est de par sa confession qu'il a été agressé, c'est d'autant plus difficile pour lui de comprendre", a encore déclaré Me Labi, évoquant la "nécessité de comprendre" de son client: "Il attend des réponses de son agresseur."
- avec AFP -