Environ 250 enseignants, parents d'élèves et lycéens ont manifesté jeudi matin à Marseille, à l'appel de plusieurs syndicats, pour demander le maintien dans la durée des moyens supplémentaires dont bénéficient les lycées de l'éducation prioritaire.
Parents, enseignants et syndicats ont manifesté ce matin pour le maintien dans les ZEP des lycées de Marseille.
Portant des banderoles "Zap' pas la ZEP" ou "I love ZEP", le cortège a défilé du collège Versailles, situé dans un des quartiers les plus pauvres de France, jusqu'à la direction des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN)
des Bouches-du-Rhône.
"On ressent la violence du quartier qui monte"
estime Christine Gorce, 52 ans, enseignante au lycée Victor-Hugo (3e arrondissement) et membre du syndicat Sud:
Nos élèves se mettent à s'armer pour se défendre. Il arrive que nos surveillants se prennent du gaz lacrymo, et ils ne toucheront pas de prime à l'éducation prioritaire?
Selon Jules Perrachon, 17 ans, en terminale S au lycée Saint-Exupéry dans le 15e arrondissement, "le maintien en ZEP est essentiel. Si on nous enlève ce statut, on aura moins de moyens, moins d'heures en demi-groupe, on passera à des classes
de 35 élèves voire plus".
Chahrazed Louhabi, 46 ans, est, elle, venue soutenir les enseignants de ces lycées souvent confrontés à la violence. Son fils Sami, en classe de 6e au collège Versailles (3e arrondissement), a été blessé au cou par des tirs de petits plombs lors d'une
sortie scolaire à la piscine en octobre:
J'ai peur, je ne dors pas la nuit quand je pense que les enfants vont à l'école.
Les syndicats d'enseignants s'inquiètent du fait que le gouvernement ait réformé l'éducation prioritaire dans les écoles et les collèges, mais renvoyé la réforme des lycées au prochain quinquennat. Ils craignent de perdre les moyens supplémentaires
qui leur sont alloués pour faire face aux difficultés sociales que connaissent les élèves dans ces zones.
Fin novembre à Marseille, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait annoncé la création de 450 postes dans les lycées les plus en difficulté à la rentrée 2017.