Une cinquantaine d'employés de la clinique Juge dans le 8e arrondissement de Marseille est en grève. Les syndicats FO et CGT dénoncent les "dégradations des conditions de travail" et le manque de personnel qui ont de répercussions graves sur le traitement des patients.
Depuis le 6 février, 53 personnes sur les 180 employés de la clinique Juge dans le 8e arrondissement de Marseille sont en grève. Les syndicats grondent et dénoncent des conditions de travail dégradées, des "cadences infernales" et un manque de temps pour traiter convenablement les patients.
La clinique Juge s'était récemment équipée d'un service de "circuit court de soins ambulatoires" et de chirurgiens réputés... une modernisation difficile avec des nouvelles conditions de travail dans les 18 nouvelles salles du bloc opératoire. Les salariés estiment qu’en travaillant plus et surtout plus rapidement ils mettent en danger les patients. Les employés réclamment notamment des effectifs supplémentaires d'infirmiers et de brancardiers.
La direction affirme de son côté avoir répondu par des embauches. Ce conflit est d’autant plus dans l’impasse que la direction indique qu’elle n’accèdera pas non plus à la demande des salariés concernant les 15% d’augmentation de salaire demandés.
Selon la direction, la diminution des tarifs des actes imposée par le gouvernement justifie leur réponse. Une première réunion hier n’a rien donné mais la direction régionale de la clinique nous a indiqué qu’elle ne lâcherait rien.
La clinique juge à Marseille réalise plus de 130 actes chirurgicaux par jour et emploie 180 personnes, elle bénéficie de deux pôles d’excellence : l’orthopédie et l’ophtalmologie.
Crise à l'hôpital public
Le service public n'est pas en reste à Marseille: « manque d’effectifs toutes catégories, augmentation de la charge de travail, changements de planning incessants, rappels à domicile, mobilité maximale. » ont déploré les syndicats. A l’occasion de la présentation des vœux de la Directrice Générale le vendredi 27 janvier, ils s’étaient fortement mobilisés pour dénoncer ces conditions.
A l'appel des syndicats, au moins 300 agents administratifs et soignants se sont également mobilisés ce 7 février pour une opération de tractage à l'hôpital de la Timone. Ils étaient mobilisés dans le hall et devant l'entrée de l'établissement.
Appel aux candidats pour la présidentielle
La Fédération Hospitalière de France (FHF) a par ailleurs publié le vendredi 3 février une plateforme de propositions destinée aux candidats à l'élection présidentielle pour améliorer les conditions de l'hôpital public.
Frédéric Valletoux, président de la FHF déclarait à ce sujet à France Info que: "beaucoup de réformes ont été évitées. On a demandé à l’hôpital de lourdes économies ces dernières années sans faire les réformes de fond qui auraient permis de les supporter. Trois milliards d’euros ont été économisés ces dernières années mais on n’a pas revu le financement de l’hôpital, ni ce qui se passe autour de l’hôpital. Car l’hôpital n’est qu’un moment de la prise en charge. Il y a la médecine de ville et ses dérèglements, les déserts médicaux...". Autant de propositions à porter pour les élections présidentielles.
La plateforme de la FHF est disponible ici.