Marseille : l'Etat condamné pour une justice prud'homale trop lente

Reconnu responsable d'un déni de justice en raison du mauvais fonctionnement de la justice prud'homale à Marseille, l'Etat a été condamné à indemniser un salarié qui avait dû attendre plus de quatre ans et demi pour obtenir un jugement.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

4 ans et demi pour obtenir le jugement

Ce chauffeur routier avait saisi le conseil des prud'hommes de Marseille le 23 octobre 2008 de diverses demandes à l'encontre de son employeur. Les conseillers prud'homaux n'étant pas parvenus à un accord, le 16 juin 2010, l'affaire avait été renvoyée devant le juge départiteur. De renvoi en renvoi, l'audience s'était finalement tenue en avril 2013 et le jugement avait été rendu le 29 mai 2013.

Dans son jugement rendu le 30 juin, le tribunal de grande instance de Marseille souligne que près de 34 mois s'étaient ainsi écoulés entre la réunion des conseillers prud'homaux de juin 2010 et le jugement, alors que le code du travail fixe un délai d'un mois. Les juges ont notamment déclaré :

Il n'est pas établi que ce délai particulièrement long était motivé par la nature de l'affaire, sa complexité ou par le comportement du demandeur


Par ailleurs les renvois successifs ont été qualifiés d'"injustifiés" par les juges dans leur décision. Le tribunal conclut donc à "un dysfonctionnement du service public de la justice prud'homale qui n'a pas mis en oeuvre les moyens propres à juger cette procédure dans le délai fixé par la loi". Une indemnité de 5.000 euros a été allouée au salarié pour préjudice moral car, durant trois années, il n'avait pu prétendre aux indemnités chômage.

Les syndicats avaient tiré la sonnette d'alarme

Lors d'une conférence de presse tenue en avril, des avocats marseillais avaient indiqué que 54 salariés marseillais de sociétés de nettoyage et de maisons de retraite avaient, à ce jour, assigné l'Etat pour "déni de justice", ne pouvant obtenir une décision prud'homale dans un délai raisonnable. A cette occasion, les syndicats  CGT, FO et CFDT avaient rappelé le délai de procédure moyen devant le conseil de prud'hommes de Marseille: 19,8 mois pour obtenir une décision du bureau de jugement et 36,9 mois en cas de départage par un juge professionnel.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information