La députée sortante du 5e arrondissement des Bouches-du-Rhône annonce via un communiqué de presse qu'elle ne briguera pas un nouveau mandat. L'élue PS de Marseille et ancienne ministre de François Hollande explique qu'elle ne veut pas faire le combat de trop
C'est aux électeurs marseillais de la 5e circonscription que s'est adressée en priorité Marie-Arlette Carlotti. La députée sortante PS estime "ne pas vouloir faire le combat de trop" et assure avoir compris l'appel des Français à un renouvellement de la vie politique traduit par l'élection d'Emmanuel Macron.
L'ancienne ministre de François Holande renonce à se présenter aux législatives de juin comme elle l'explique dans ce communiqué :
Marseille, le 15 mai 2017
Mes chers compatriotes,
C’est à vous que je m’adresse aujourd’hui, car à vous seuls je dois rendre des comptes.
En plusieurs occasions vous m’avez honoré de votre confiance, une confiance que je n’ai jamais trahie.
Je suis une femme de gauche, respectueuse de mes opposants, intransigeante contre les porteurs de haine de l’extrême droite.
Toutes les actions que j’ai menées, les projets que j’ai réalisés vont dans le sens de la lutte contre les inégalités, contre toutes les discriminations et les injustices.
J’ai fait un beau parcours et je ne renie rien.
C’est donc avec le sentiment du travail accompli et la conscience libre que je vous annonce que je ne serai pas candidate lors des prochaines élections législatives.
Les Français appellent à un profond renouvellement de la vie publique, un dépassement des partis. Je les ai entendus.
Je ne ferai pas le combat de trop.
Cette rénovation, je l’appelle de mes vœux, ici à Marseille, depuis longtemps.
Je l’ai engagée, en donnant à des plus jeunes la chance de réussir.
Je l’ai portée, en m’élevant contre les petites combines politiciennes et les malversations dans mon propre camp.
Mais je n’ai pas réussi à donner une meilleure image du Parti Socialiste à Marseille, cette ville à laquelle je suis tant attachée et qui mérite mieux.
Je souhaite, à la nouvelle génération de socialistes, d’avoir le courage et la force de continuer le combat de la moralisation de la vie politique que j’ai engagé.
Après cette étrange campagne présidentielle et alors que de nombreux concitoyens semblent avoir perdu tout repère, moi j’ai confiance.
Aux aventures individuelles et au culte de l’homme providentiel, j’ai toujours préféré le projet collectif.
C’est pourquoi, j’ai la conviction qu’une gauche diverse, rassemblée et responsable va se reconstruire.
De tout temps, c’est à cette gauche là que nous devons les grandes lois sociales et progressistes de la République.
Demain elle survivra, si elle sait entendre vos colères et les traduire en actes.
Tant que les injustices demeurent, le combat de la gauche aura un sens.
Puis viendront d’autres échéances.
Chaleureusement.
Marie-Arlette CARLOTTI