A Marseille, le récit du détournement d'un bateau contenant 1,5 tonnes de cannabis

Un pêcheur recruté pour convoyer des bateaux chargés de drogue en Méditerranée qui raconte ses déboires à la barre du tribunal correctionnel de Marseille lundi. Il décide de détourner le bateau parce qu'il n'a reçu que 5 000 euros sur les 30 000 promis. Un récit étonnant.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un convoyeur de go-fast a fait, lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille, l'étonnant récit du détournement d'un bateau chargé d'une tonne et demie de résine de cannabis pour faire chanter ses "employeurs", les responsables d'une organisation internationale soupçonnée d'avoir inondé l'Europe de dizaines de tonnes de cannabis. Chemise bleu délavé, coiffure en brosse, André-José Avargues, un pêcheur de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) âgé de 46 ans, a expliqué en détail son recrutement en juillet 2012 à Liège (Belgique) pour convoyer des bateaux chargés de drogue en Méditerranée.

19 ballots de drogue 

Sa première mission le conduit aussitôt à Cagliari (Sud Sardaigne) où Vladimir Slaets -présenté avec son frère Boris Slaets comme les chefs de cette organisation- lui confie un bateau dont les papiers sont à son nom. Le 25 septembre, dans les eaux internationales au large de Bonifacio (Corse-du-Sud), il récupère dix-neuf ballots de drogue transférés depuis "Le Pégase" en provenance des côtes marocaines. "A distance, Vladimir dirigeait les opérations", a indiqué à la barre, André-José Avargues.

Il détourne le bateau

N'ayant reçu comme "salaire" que 5.000 euros sur les 30.000 promis, André-José Avargues explique avoir décidé de se venger. Fin novembre 2012, après avoir chargé sur une plage marocaine dans les caches aménagés à bord du "Scuba 3" cinquante ballots de trente kilos, il envisage alors "de garder le bateau et la cargaison pour faire pression, juste pour être payé du travail que j'avais fait", dit-il. Le président du tribunal, Patrick Ardid, semble douter des motivations du pêcheurs:

Vous aviez pris la décision de faire du chantage ou de vendre un bateau estimé à 250.000 euros et une cargaison valant trois millions d'euros ?"


Le Scuba 3 est dissimulé dans un hangar de Figueras (Espagne) avec l'aide de son ami d'enfance, Marc Diaz. "J'ai appelé Vladimir Slaets le 13 janvier 2013 pour lui réclamer 100.000 euros. Il m'a insulté et menacé de représailles", a ajouté le prévenu.

Des représailles

Des représailles qui ne tarderont pas. Le 15 janvier, plusieurs hommes enlèvent à Port-Vendres, le père d'André-José Avargues qui sera séquestré durant vingt-quatre heures à la Junquera, provoquant la reddition du skipper.  Dans sa présentation de l'affaire qui doit être jugée jusqu'à vendredi, le président
Ardid a "planté le décor", évoquant les instances européennes de coopération policière et judiciaire qui avaient mis au jour depuis 2006 l'existence d'une organisation ayant recours à un navire-mère pouvant transporter jusqu'à 12 tonnes de drogue.

Une organisation appelée "la firme"

Ce navire était ensuite rejoint dans les eaux internationales par une flottille d'embarcations à bord desquelles la cargaison était répartie pour rejoindre les
côtes espagnoles puis l'Europe du Nord par la route. "La firme", selon l'expression employée par certains prévenus, disposait d'un chantier naval permettant l'aménagement de caches dans les vedettes rapides. Huit autres prévenus sont jugés jusqu'à vendredi parmi lesquels Boris et Vladimir Slaets des hommes de nationalité belge -remis par la Belgique aux autorités française en 2014- également mis en cause dans de nombreux pays d'Europe.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information