Onze des 18 employés des cantines scolaires marseillaises, licenciés par leur employeur Sodexo pour abandon de poste alors qu'ils se disaient grévistes, devraient être finalement réintégrés, après un accord entre la CGT et le groupe, selon l'AFP.
Dans l'affaire des licenciés de la Sodexo (pour abandon de poste alors qu'ils se disaient grévistes), 18 employés, avaient porté l'affaire aux prud'hommes, qui avaient renvoyé l'affaire devant le juge du fond, lors d'une première audience en urgence, mi-décembre. "Par accord du 15 janvier signé avec la CGT, Sodexo accepte de réintégrer, à compter du 1er février 2016, 11 salariés sur les 18 grévistes licenciés pour faute lourde, le sort des 7 (autres) salariés restant encore à déterminer", a précisé à l'AFP Me Steve Doudet. "C'est une victoire des salariés (..) face à une violence patronale inouïe", a-t-il ajouté.
Rappel des faits
Ces salariés avaient été licenciés pour faute lourde pour n'avoir pas repris le travail au lendemain d'une grève à la cuisine centrale des cantines marseillaises et de la signature par plusieurs délégués syndicaux d'un protocole de fin de conflit, qui prévoyait notamment des augmentations de salaires. "Ils n'ont pas émis de revendication" montrant qu'ils étaient en grève, avait expliqué le groupe à l'AFP. Certains salariés "ont tout perdu pour trois heures de grève", avait relevé Me Steve Doudet, soulignant que certains cumulaient jusqu'à "38 ans d'ancienneté" professionnelle. "Le droit de grève appartient aux salariés", qui n'ont pas à suivre les consignes d'un syndicat, avait-t-il souligné, ajoutant que dans le privé, hors secteur des transports, le dépôt d'un préavis n'est pas obligatoire.Licenciés pour faute lourde
La faute lourde, commise dans l'intention de nuire à l'entreprise, est la plus grave qui puisse être reprochée à un salarié. Elle entraîne un licenciement sans indemnité ni préavis.Groupe français fondé il y a près de 50 ans à Marseille, Sodexo se présente comme "le leader mondial des services de qualité de vie", fournissant aussi bien hôpitaux, prisons qu'universités. Il emploie 37.000 personnes en France et se présente comme le 1er employeur français dans le monde.