La polémique des écoles insalubres à Marseille est au coeur du conseil municipal ce lundi. La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, a appelé "à prendre le sujet au sérieux" et envisage d'utiliser l'enveloppe de la politique de la ville pour financer les travaux "si besoin".
La ministre de l'Education nationale était invitée sur France Bleu Provence ce lundi. Au moment où le conseil municipal de Marseille débat du problème de l'insalubrité de certaines écoles publiques dans les quartiers prioritaires, Najat Vallaud Belkacem a appelé "à prendre le sujet des écoles marseillaises au sérieux". Elle envisage même d'utiliser l'enveloppe de la politique de la ville pour financer les travaux "si besoin".
Je nous invite tous aujourd'hui à prendre le sujet des écoles marseillaises au sérieux. Au sérieux!",
a insisté la ministre.
Dans le même temps, la ville de Marseille rappelle que "198 millions d'euros ont été dédiés en 2015 à l'éducation et à la jeunesse" et qu'"il s'agit du premier poste de dépenses de la 2e ville de France, soit 12% de son budget total". "Pour l'année 2016, 523 chantiers sont programmés pour un montant de 36,99 millions d'euros".
La mairie invite par ailleurs les journalistes à visiter ce lundi après-midi les établissements incriminés : le groupe scolaire Notre Dame Limite HLM Jean Perrin (15e ), l'école maternelle Saint Louis Consolat (15e ), l'école maternelle Granière (15e ) et le groupe scolaire Parc Kallisté (15e ), l'école élémentaire des Accoules (2e), l'école élémentaire Felix Pyat (3e), l'école élémentaire National (3e ), l'école élémentaire Ruffi (3e), l'école élémentaire Plan d'Aou (15e), l'école élémentaire Saint André La Castellane (16e).
semaine, d'une lettre ouverte d'une enseignante dénonçant les conditions dans lesquelles elle exerce son métier.
Parents d'élèves et enseignants ont ensuite multiplié les témoignages sur des murs moisis, des élèves en doudoune dans des classes non chauffées, ou de longs délais d'attente pour faire de menues réparations dans certaines écoles. Une pétition en ligne a recueilli 168954 signatures.
"Donc asseyons-nous autour d'une table et travaillons pour que dans ces écoles marseillaises, qu'elles soient situées au centre, à l'est, à l'ouest, au sud ou au nord, les élèves fassent l'expérience des valeurs de la République", a affirmé la ministre.
Dans un courrier daté du 4 février, le gouvernement a décidé, dans le "dialogue" mais aussi en réaction à une municipalité qui semble "minimiser", de saisir le préfet des Bouches-du-Rhône pour "évaluer" et "remettre à niveau" ces établissements.
"J'ai demandé au préfet un point d'étape dans un mois, il faut donc que des travaux soient engagés et nous mettrons si besoin l'enveloppe de la politique de la Ville de 5 millions d'euros à disposition pour accompagner financièrement ces travaux", a-t-elle indiqué.
La ministre de l'Education a dit ne "pas mettre en doute la volonté du maire de Marseille", Jean-Claude Gaudin (LR), d'apporter des réponses,
et l'invite à "conjuguer (leurs) efforts" afin d'établir "un diagnostic commun, partagé et avoir des réponses opérationnelles vraiment dans les semaines qui viennent".
"Solliciter le préfet, ça veut dire que nous avons besoin d'un diagnostic objectif et clair des écoles les plus fragiles et les plus signalées. Il ne s'agit pas d'une logique de contrôle ou d'inspection qui serait négative à l'égard de la mairie de Marseille", a-t-elle expliqué.
"L'Etat avec cette saisine fait le premier pas, j'espère que la mairie fera les suivants sans tomber dans la polémique politicienne", a-t-elle souhaité.